MATERIEL ET METHODES :
Participants :
Vingt-huit joueurs de football de moins de 20 ans (âge : 18,5 ± 0,5 ans ; taille : 175,7 ± 8,5 cm ; masse corporelle : 70,3 ± 7,4 kg) de la même équipe ont participé à cette étude. L'échantillon était composé de 7 défenseurs centraux, 7 attaquants, 5 arrières latéraux et 9 milieux de terrain. Les joueurs ont été évalués juste avant le début de la pré-saison. L'étude a été approuvée par le comité d'éthique local et tous les participants ont signé un formulaire de consentement éclairé.
Conception de l'étude :
Cette étude a été conçue pour analyser les relations entre le saut vertical, les performances linéaires et CS des footballeurs. Le même jour, ils ont effectué dans le même ordre : « Squat jump » (SJ), le « Counter Movement Jump » (CMJ), le sprint linéaire de 17 m (avec des temps intermédiaires à 5 et 10 m), et le test CS (ce dernier avait été décrit dans le dossier rédigé par Germain Saniel et publié en 2019, expliquant la spécificité et reproductibilité de ce test).
Tous les joueurs ont été familiarisés avec les procédures des tests. Avant les tests, les joueurs ont effectué un échauffement standardisé qui comprenait des exercices généraux et des exercices spécifiques (saut sous-maximal et sprint). Entre chaque test, un intervalle de 10 minutes était prévu pour expliquer les procédures, permettre une récupération adéquate et ajuster l'équipement.
Procédures :
• Tests de saut vertical :
La hauteur de saut vertical a été évaluée à l'aide du SJ et du CMJ. Les sauts ont été exécutés sur une plate-forme de contact et la hauteur de saut a été calculée en fonction du temps de vol. Un total de cinq tentatives était autorisé pour chaque saut, entrecoupées d'intervalles de 15 secondes. Les meilleures tentatives pour le SJ et le CMJ ont été utilisées pour les analyses ultérieures.
• Essai de sprint linéaire :
Quatre paires de détecteurs de mouvement ont été placées : sur la ligne de départ (0m), ainsi qu’à 5, 10 et 17 m. La vitesse du sprint était calculée en fonction de la distance parcourue sur un intervalle de temps mesuré. Un intervalle de repos de 5 minutes a été accordé entre les deux tentatives et le temps le plus rapide a été pris en compte pour l'analyse.
• Essai de sprint en courbe :
Le test CS a été effectué comme décrit sur la Figure 1. La trajectoire du CS est le demi-cercle de la surface de réparation (terrain officiel), qui à une distance totale de 17 m. Deux paires de détecteurs de mouvement ont été placées au début et à la fin de la trajectoire courbe. Le temps le plus rapide a été pris en compte pour l'analyse. La vitesse du sprint a été calculée comme étant la distance parcourue sur un intervalle de temps mesuré. À partir de la meilleure tentative de chaque côté, on a obtenu le côté "bon" (temps le plus rapide) et le côté "faible" (temps le plus lent). Pour évaluer correctement l'efficacité des joueurs à utiliser leur vitesse linéaire pendant un CS, un calcul du déficit du CS a été utilisé pour les côtés "bon" et "faible". En conséquence, le déficit du CS a été calculé comme suit : Déficit CS = (vitesse sur 17 m - vitesse de test CS).
RESULTATS :
DISCUSSION
CONCLUSION
Que pouvons-nous ressortir de cette étude :
- Les vitesses de sprint linéaire et de CS sont étroitement liées
- Ces corrélations sont plus fortes pour le CSGS (par rapport au CSWS).
- Le déficit de CS est uniquement lié à la performance de la CSWS.
- La capacité de saut vertical est significativement associée aux vitesses de sprint linéaire
- et curviligne.
- La capacité à sprinter efficacement en courbe est essentielle pour les joueurs de football de haut niveau.
- D'après les résultats de l’étude, il est possible de suggérer que, chez les jeunes footballeurs, les méthodes d'entraînement capables d'améliorer les capacités de sprint linéaire et de saut vertical sont potentiellement capables d'améliorer les performances de sprint en courbe.
- Cependant, ces augmentations peuvent ne pas être similaires entre le bon côté de la courbe (CSGS), et le mauvais (CSWS), ce qui pourrait être associé à des scores asymétriques ou à des problèmes biomécaniques liés à la dominance des membres.
- Il est donc recommandé aux scientifiques et aux praticiens du sport d'utiliser le test standard de CS pour les côtés droit et gauche, ainsi que le nouveau calcul du déficit de CS proposé, afin de vérifier les différences entre les 2 côtés.
- Des études supplémentaires sont nécessaires pour vérifier si l'amélioration des performances en sprint linéaire et en saut peut être transférée à des changements positifs dans les capacités de la CS.