
Avis du pôle scientifique de Kinesport
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Cette analyse secondaire est un article à risque de biais modéré. La majorité des critères méthodologiques sont respectés. En revanche, la fiabilité et la validité d’un des outils de mesure utilisé (ImPACT) sont controversées dans la littérature. Par conséquent, cet outil ne mesure peut-être pas les bonnes variables d’intérêts étudiées dans l’étude et son utilisation n’est peut-être pas reproductible. Les résultats des variables de cet instrument doivent être pris avec précaution. Tous les autres outils de mesure utilisés dans cette étude secondaire ont été étudiées pour leur fiabilité et validité.
Les contributeurs aux problématiques du sommeil pouvant être liées au sport, comme les voyages engendrés par la compétition ou les entrainements matinaux, ou indépendants de la pratique sportive.
D’un point de vue général, le manque de sommeil a été associé à certaines blessures dans le sport mais peu d'études ont considéré la commotion cérébrale comme une blessure spécifique pouvant y être associée.
Certaines caractéristiques ou modificateurs, comme par exemple un antécédent de diagnostic psychologique comme la dépression et l'anxiété, des antécédents de commotions cérébrales, ou des antécédents de trouble de l'attention avec hyperactivité, peuvent tous influencer sur la performance.
D’un point de vue général, le manque de sommeil a été associé à certaines blessures dans le sport mais peu d'études ont considéré la commotion cérébrale comme une blessure spécifique pouvant y être associée.
Ces commotions peuvent être plus fréquentes pour plusieurs raisons, notamment à cause de performances sportives dégradées, d’un contrôle corporel réduit, d’une augmentation de la difficulté à réagir sur le terrain ou encore d’un suivi visuel et un temps de réaction médiocres pendant les activités sportives.
Prises ensemble, ces théories suggèrent que les difficultés de sommeil peuvent accroître la vulnérabilité aux blessures par baisse de performance et/ou que le manque de sommeil peut perturber la récupération optimale après blessures.
Plusieurs travaux antérieurs démontrent que les conséquences d'un sommeil insuffisant peuvent apparaître plus tardivement, se manifestant par davantage de difficultés lorsqu'ils sont couplés à un SRC. Il semble que si les effets de la perturbation du sommeil peuvent être limités aux plaintes auto-déclarées, ces troubles du sommeil peuvent avoir un impact significatif sur le risque de SRC ou sur le risque de moins bons résultats après une SRC.
Certaines caractéristiques ou modificateurs, comme par exemple un antécédent de diagnostic psychologique comme la dépression et l'anxiété, des antécédents de commotions cérébrales, ou des antécédents de trouble de l'attention avec hyperactivité, peuvent tous influencer sur la performance.
Ainsi, comprendre les facteurs associés à ces caractéristiques de départ est important dans le management de la commotion cérébrale. L’insuffisance de sommeil est un facteur additionnel qui pourrait être associé à ces modificateurs de base.
Le but de cette étude consiste donc à examiner les symptômes et le fonctionnement cognitif dans le cas d'un sommeil insuffisant et d’explorer si certains schémas étaient associés à un risque de SRC future.
Etude actuelle
Objectif 1
Examiner à quel point l’insuffisance de sommeil, définie par une nuit ≤ 5,78 heures la veille d’une évaluation de référence est un facteur de risque de subir une SRC dans le futur.
Hypothèse 1
Une grande proportion d’athlètes qui sont en insuffisance de sommeil (≤ 5,78 heures) pourraient subir une SRC en comparaison avec des athlètes qui ont un sommeil suffisant (> 7,07 heures)
Objectif 2
Déterminer d’autres facteurs associés à l’insuffisance de sommeil et la probabilité de subir une SRC dans le futur. Deux groupes de comparaisons ont été explorés : les dormeurs insuffisants avec SRC comparés aux dormeurs insuffisants sans SRC et les dormeurs suffisants avec SRC comparés aux dormeurs insuffisants avec SRC. La comparaison a porté sur les symptômes (clusters de symptômes et maux de tête) et sur les performances au test neuropsychologique (performance cognitive moyenne et variabilité intra-individuelle dans la performance cognitive) dans des domaines spécifiques liés la mémoire et la vitesse attentionnelle/de traitement des informations.
Hypothèse 2
Les dormeurs insuffisants qui ont subi une commotion cérébrale pourraient rapporter davantage de symptômes et montrer des performances cognitives moins bonnes que les dormeurs insuffisants sans commotion. Une autre hypothèse est que les dormeurs insuffisants qui ont subi une SRC pourraient rapporter plus de symptômes et montrer des performances cognitives moins bonnes que les dormeurs suffisants qui ont subi une SRC.
Méthodes
Participants
Les données utilisées pour l’étude actuelle sont principalement transversales et basées sur une analyse secondaire d’un programme de mangement de la commotion cérébrale en division I universitaire ; la symptomatologie, le fonctionnement cognitif et le sommeil étaient évalués pendant une même évaluation de référence. L’étude « mère » étaient constituée de tous les athlètes qui ont participé au programme sur la commotion cérébrale sportive entre 2002 et 2019.
Un élément de l’étude était de nature longitudinale étant donné que les athlètes ont été suivis de manière prospective pour déterminer lesquels étaient plus susceptibles de subir une SRC dans le futur.
Pour les deux objectifs de l’étude, les participants étaient divisés en deux groupes suivant le nombre d’heures de sommeil par nuit (> 7,07 heures pour les dormeurs suffisants et ≤ 5,78 heures pour les insuffisants).
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Ceux qui n’avaient pas complété l’évaluation post-commotion immédiate et le test cognitif (ImPACT) relatifs au sommeil de la nuit précédente (n = 278).
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Ceux qui avaient rapporté un sommeil compris dans la fourchette moyenne (c’est-à-dire compris entre 5,77 et 7,06 heures de sommeil) la nuit précédant l’évaluation (n = 165).