
Avis du pôle scientifique de Kinesport
Pastille verte
Pastille verte
Cette revue systématique et méta-analyse est un article à faible risque de biais, tous les critères méthodologiques majeurs sont respectés permettant de limiter et contrôler au mieux les biais dans leur étude.
L'équilibre (également appelé contrôle postural) comporte deux dimensions principales. L'équilibre statique implique la capacité de maintenir une base d'appui avec un minimum de mouvement, et l'équilibre dynamique est la capacité d'effectuer une tâche tout en maintenant une position stable. L'équilibre peut être influencé par plusieurs facteurs, notamment la formation sensorielle (par exemple, les systèmes somato-sensoriel, visuel et vestibulaire), l'amplitude du mouvement des articulations et le contrôle neuromusculaire de l'athlète. Les évaluations de l'équilibre statique sont souvent réalisées en surveillant le mouvement du centre de pression pendant une durée déterminée au cours de laquelle l'athlète doit maintenir une position unilatérale ou bilatérale sur une plateforme de force, les yeux ouverts ou fermés. Pour évaluer l'équilibre dynamique, certains tests sur le terrain sont utilisés, à savoir le test d'équilibre d'excursion en étoile ou le test d'équilibre en Y. L'équilibre dynamique peut également être mesuré en laboratoire à l'aide d'un stabilisateur, de plates-formes de force ou d'un système d'équilibre Biodex.
L'entraînement de l'équilibre peut améliorer la capacité d'équilibre. Cependant, d'autres méthodes d'entraînement, comme l'entraînement par sauts pliométriques (PJT), peuvent
également améliorer l'équilibre en même temps que les sauts (c'est-à-dire la puissance), la force maximale, le sprint et l'accélération, offrant ainsi une méthode d'entraînement efficace en termes de temps. Un programme typique de PJT comprend des exercices de saut qui tirent parti du cycle d'étirement et de raccourcissement de l'unité musculo-tendineuse, généralement par des sauts unilatéraux/bilatéraux ou verticaux/horizontaux sur différentes surfaces (par exemple, stables ou instables). Ces exercices peuvent stimuler les facteurs associés à la capacité d'équilibre, tels que les informations sensorielles, l'amplitude des mouvements articulaires et le contrôle neuromusculaire. En ce sens, le PJT pourrait offrir des stimuli adéquats pour améliorer l'équilibre des joueurs de football.
Certaines études (mais pas toutes) ont révélé des améliorations de l'équilibre chez les joueurs de football après la PJT. De plus, la plupart des études sur la PJT menées chez les joueurs de football ont intégré un échantillon de petite taille (par exemple, 10 participants par groupe). Dans ce scénario, une revue systématique de la littérature suivant une approche méta-analytique pourrait contribuer à résoudre les controverses concernant les effets de la PJT sur l'équilibre des joueurs de football. Par conséquent, le but de cette étude était de mener une revue systématique avec méta-analyse pour évaluer les effets des programmes de PJT sur l'équilibre dynamique et statique des joueurs de football.
Matériel et méthodes
Cette revue systématique et cette méta-analyse ont suivi les directives de la Collaboration Cochrane, PRISMA et les directives pour les revues systématiques en sciences du sport. L'approche PICOS (Population, Intervention, Comparateur, Résultats, Plan d'étude) a été suivie :
- (P) joueurs de football de tout âge et de tout sexe, sans blessure, maladie ou autre condition clinique
- (I) programmes basés sur la PJT limités à un minimum de 3 semaines (durée) et non limités à la fréquence (nombre de sessions par semaine)
- (C) groupes de contrôle passifs ou actifs
- (O) valeurs pré-post de l'équilibre dynamique et/ou statique
- (S) essais contrôlés randomisés.
Extraction des données
Une feuille d'extraction des données adaptée du modèle Cochrane Consumers and Communication Review Group, a été utilisée pour évaluer les exigences d'inclusion et a ensuite été testée sur dix études sélectionnées au hasard (c'est-à-dire un essai pilote).
Éléments de données
Dans le but d'établir une cohérence dans l'analyse et le rapport des données, seules les mesures qui ont été analysées trois fois ou plus pour différents articles ont été incluses. L'équilibre dynamique et/ou statique a été choisi comme résultat principal. Les effets indésirables ont également été considérés comme des résultats secondaires, dans le cas où ils étaient signalés. Les données avant et après l'étude (par exemple, la moyenne, l'écart-type, le nombre de participants, pour chaque groupe) ont été extraites. Les évaluations intermédiaires (à mi-parcours des interventions) et/ou les périodes de suivi (sans intervention) n'ont pas été extraites. La méthode utilisée pour l'évaluation de l'équilibre a également été extraite. En outre, les informations suivantes ont été extraites des études incluses : âge (années), sexe, niveau de compétition des participants ; entraînement PJT (seul ou combiné à une autre méthode) ; type de sauts inclus (unilatéral et/ou bilatéral) ; caractéristiques PJT telles que : durée (nombre de semaines) ; fréquence d'entraînement (sessions par semaine) ; niveau d'intensité (par ex : maximale) ; hauteur de la boîte de saut (cm) ; nombre total de sauts effectués pendant l'observation ; type de repos (actif, passif) entre les séries (min) ; temps de repos entre les répétitions ; temps de repos entre les séances (heures) ; type de surface de saut (par ex : instable ; stable) ; période d'entraînement de l'année (par ex : avant la saison, pendant la saison).
Évaluation de la qualité méthodologique
L'échelle de la Physiotherapy Evidence Database (PEDro) a été utilisée pour évaluer la qualité méthodologique des essais contrôlés randomisés inclus dans cette revue systématique et cette méta-analyse. L'échelle évalue la validité interne de l'étude sur une échelle de 0 (faible qualité méthodologique) à 10 (haute qualité méthodologique).
Mesures sommaires, synthèse des résultats et biais de publication
Nous avons suivi les méthodes précédemment stipulées. En bref, l'analyse et l'interprétation des résultats n'ont été effectuées que dans le cas où au moins trois études fournissaient des données de base et de suivi pour la même mesure. Les moyennes et les écarts types (ET) des variables dépendantes avant et après la formation ont été utilisés pour calculer les tailles d'effet (ES ; g de Hedge) pour chaque mesure de résultat dans les groupes PJT et contrôle. Les données ont été normalisées en utilisant les valeurs de l'écart-type post-intervention. Le modèle à effets aléatoires a été utilisé pour tenir compte des différences entre les études qui pourraient avoir un impact sur l'effet de la PJT. Les valeurs de l'ES sont présentées avec des intervalles de confiance (IC) de 95 %. Les ES calculés ont été interprétés selon l'échelle suivante : < 0,2, insignifiant ; 0,2-0,6, petit ; > 0,6-1,2, modéré ; > 1,2-2,0, grand ; > 2,0-4,0, très grand ; > 4,0, extrêmement grand. La signification statistique a été établie à p≤0,05.
Résultats
Identification et sélection des études
La recherche dans les bases de données a permis d'identifier un premier groupe de 803 titres. Les doublons (357 références) ont ensuite été supprimés automatiquement ou manuellement. La pertinence des 446 articles restants a été vérifiée sur la base des titres et des résumés, ce qui a permis d'éliminer 365 études supplémentaires. Les textes complets des 81 articles restants ont été examinés avec diligence. Après lecture des textes complets, 73 autres études ont été exclues en raison des critères suivants : population (n = 7) ; intervention (n = 28) ; résultat (n = 12) ; comparateur (n = 11) ; et plan d'étude (n = 14). Les 8 études incluses ont fourni des données sur la moyenne et l'écart-type après la formation pour au moins le résultat principal.
Caractéristiques des études
Les études randomisées incluses comprenaient 14 groupes expérimentaux individuels et 191 participants, et 105 participants dans les 8 groupes de contrôle.
Qualité méthodologique
En utilisant la liste de contrôle PEDro, il a été possible de déterminer que 2 des études ont été classées avec 6 points, 4 études avec 7 points et 2 études avec 8 points.
PJT vs. contrôle : effets sur l'équilibre dynamique
Quatre études ont fourni des données sur l'équilibre antérieur dynamique de la jambe droite ou gauche, impliquant chacune cinq groupes expérimentaux et quatre groupes de contrôle actif (n = 110). Les résultats ont montré un faible effet de la PJT sur l'équilibre antérieur dynamique de la jambe droite ou de la jambe gauche par rapport aux témoins actifs.
Quatre études ont fourni des données sur l'équilibre dynamique postéro-médian avec la jambe droite ou gauche, impliquant cinq groupes expérimentaux et quatre groupes témoins actifs (n = 110). Les résultats ont montré un faible effet de la PJT sur l'équilibre dynamique postéro-interne de la jambe droite ou de la jambe gauche par rapport aux témoins actifs.
Quatre études ont fourni des données sur l'équilibre dynamique postéro-latéral avec la jambe droite ou gauche, impliquant cinq groupes expérimentaux et quatre groupes témoins actifs (n = 110). Les résultats ont montré un effet négligeable de la PJT sur l'équilibre dynamique postéro-latéral avec la jambe droite et de la jambe rapport aux témoins actifs.
Quatre études ont fourni des données sur l'équilibre dynamique postéro-médian avec la jambe droite ou gauche, impliquant cinq groupes expérimentaux et quatre groupes témoins actifs (n = 110). Les résultats ont montré un faible effet de la PJT sur l'équilibre dynamique postéro-interne de la jambe droite ou de la jambe gauche par rapport aux témoins actifs.
Quatre études ont fourni des données sur l'équilibre dynamique postéro-latéral avec la jambe droite ou gauche, impliquant cinq groupes expérimentaux et quatre groupes témoins actifs (n = 110). Les résultats ont montré un effet négligeable de la PJT sur l'équilibre dynamique postéro-latéral avec la jambe droite et de la jambe rapport aux témoins actifs.
PJT vs. contrôle : effets sur l'équilibre statique
Quatre études ont fourni des données sur l'équilibre statique, impliquant dix groupes expérimentaux et quatre groupes témoins actifs (n = 200). Les résultats ont montré un effet négligeable de la PJT sur l'équilibre statique par rapport aux groupes témoins actifs.