Les MSC allogéniques provenant de la moelle osseuse, du tissu adipeux ou des tissus périnataux de donneurs sélectionnés constituent un traitement expérimental "prêt à l'emploi" pour l'injection chez les patients souffrant d'arthrose du genou. L'efficacité perçue de tous ces produits repose sur l'hypothèse d'un mécanisme de stimulation paracrine : lorsque des cellules vivantes sont administrées dans l'articulation, elles établissent un dialogue moléculaire avec les cellules immunitaires et les phénotypes cellulaires locaux, modulant ainsi l'inflammation et modifiant ensuite le milieu catabolique/dégénératif.
Certaines différences entre les différentes méthodes d’injection ont pu être mises en avant, mais aucune conclusion ne peut être tirée à cause de la diversité des protocoles employés. Il est essentiel de mieux comprendre la pathologie de la maladie pour mettre au point des tests fonctionnels efficaces et savoir si le tissu hôte, le produit cellulaire ou les deux doivent être amorcés avant l'injection intra-articulaire de CSM.
Dans cette revue narrative réalisée par Andia et al. (2021), intitulée : Injection intra-articulaire du genou d’un produit à base de cellules stromales mésenchymateuses dans le traitement conservateur de l’arthrose, les auteurs tentent de déterminer si l’injection de MSC se traduit par des avantages cliniques rééls.
Les auteurs ont identifié 283 études, mais après sélection pour affiner leur recherche, uniquement 42 études parues durant les 5 dernières années ont été incluses dans cette revue narrative. Dans la plupart des études, le dosage des cellules a été choisi empiriquement, mais la question de la dose optimale reste sans réponse. Pers et al. ont obtenu de meilleurs résultats à des doses faibles et moyennes (2 et 10 millions), tandis que dans deux autres études les résultats étaient meilleurs aux doses les plus élevées (50 et 100 millions, respectivement).
Il n'y a pas d'inquiétude concernant la sécurité des injections, mais la recherche clinique manque de coordination et d'harmonisation entre les mesures de résultats nécessaires pour les comparaisons inter-études entre les doses et les traitements.
Certaines différences entre les différentes méthodes d’injection ont pu être mises en avant, mais aucune conclusion ne peut être tirée à cause de la diversité des protocoles employés. Il est essentiel de mieux comprendre la pathologie de la maladie pour mettre au point des tests fonctionnels efficaces et savoir si le tissu hôte, le produit cellulaire ou les deux doivent être amorcés avant l'injection intra-articulaire de CSM.
Conclusion
La recherche clinique montre que les injections intra-articulaires de CSM sont sûres, mais les études cliniques manquent de la qualité nécessaire pour répondre aux principales questions : dose optimale de cellules, schéma d'injections (dose unique ou doses consécutives), association à l'acide hyaluronique ou au PRP, et efficacité clinique et structurelle. Par exemple, les CSM autologues sont souvent associées à du PRP autologue, alors que les CSM allogéniques sont injectées avec de l'acide hyaluronique. À l'avenir, dans un contexte scientifique précis et individualisé, le développement de biomarqueurs devrait progresser parallèlement à la recherche sur les cellules allogéniques adaptées aux différents stades de l'arthrose et aux phénotypes des patients.
L'article
Mesenchymal stromal cell products for intra-articular knee injections for conservative management of osteoarthritis. Isabel Andia et al. Ther Adv Musculoskel. 2021, Vol. 13: 1–17 hDttOpsI:://d1o0i.o.r1g1/170.711/71759720X21996953