Une méthodologie rigoureuse et contrôlée
L’étude a inclus 23 coureurs récréatifs en bonne santé, tous initialement attaquants talon. Chacun d’eux a couru sur tapis roulant à une vitesse constante de 3 m/s dans trois conditions différentes : attaque talon naturelle, attaque médio-pied imposée et attaque avant-pied imposée. Des consignes précises leur ont été données afin d’ajuster leur foot strike angle à chaque condition, contrôlé par retour vidéo en temps réel.
Les auteurs ont utilisé une combinaison d’analyse 3D du mouvement, de plates-formes de force, et de modélisation musculosquelettique afin d’estimer les contraintes internes au niveau du tibia, et notamment :
- L’amplitude de la compression osseuse (axiale)
- L’amplitude des contraintes de traction (tensile)
- La localisation précise de la charge maximale
Des résultats contre-intuitifs : la flexion plantaire augmente la charge osseuse
Quel lien avec les fractures de fatigue tibiales ?
Faut-il alors proscrire l’attaque avant-pied ? Pas si vite.
Ce que cette étude nous enseigne
CONCLUSION
L’étude de Han et al. est une contribution précieuse pour les cliniciens et les coureurs : elle rappelle que les choix techniques en course à pied ont un impact mécanique mesurable. Ce n’est pas tant le type de foulée qui est bon ou mauvais en soi, mais la manière dont on y accède, la capacité d’adaptation tissulaire, et le profil biomécanique individuel.
En pratique, cela signifie que le rôle du kinésithérapeute n’est pas de normer la foulée, mais d’accompagner les adaptations, de prévenir les surcharges, et de guider les progressions en fonction des objectifs, des antécédents, et du niveau d’expérience.
Changer de foulée est une stratégie — pas une solution miracle. Elle doit être réfléchie, mesurée, et intégrée à une démarche globale de prévention et de performance.
L'ARTICLE
Currie KD, Abou Khalil C, Lopes AA, Kilgour RD, Jones LW.
The effects of exercise training on vascular function in individuals with cancer: a systematic review and meta-analysis. J Transl Med. 2025;23(1):292. doi:10.1186/s12967-025-04660-9