Avis du pôle scientifique de Kinesport
Pastille orange
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Cette méta-analyse est un article à risque de biais modéré où les résultats peuvent être interprétés mais où certains articles peuvent peut-être manqués. En effet, la stratégie de recherche limitée à une seule base de données pertinente (PubMed) et avec une équation de recherche non travaillée avec une bibliothécaire et limitée à quelques mots clés libres, ne garantit pas forcément une recherche systématique de l’ensemble des articles sur le sujet. De plus, la qualité des articles est évaluée à l’aide d’un score de qualité élaboré par les auteurs, certes basé sur des outils connus mais modifiés, ce qui peut affecter la fiabilité et la validité de ces outils. Hormis ces deux points méthodologiques, les critères PICO sont respectés, un protocole au préalable a été enregistré sur PROSPERO, les critères d’inclusion et d’exclusion des articles sont expliqués et cohérents, l’extraction des données et l’évaluation de la qualité ont été effectuées en doublon, les statistiques de la méta-analyses sont appropriées prenant en compte l’hétérogénéité des données et les biais de publications ont été vérifiés.
Les études épidémiologiques rapportant les taux de blessures pour les femmes et les hommes au cours d'une même saison en utilisant les mêmes méthodes sont rares et les résultats ne sont pas concluants. On ne sait pas non plus si les aspects anatomiques ou physiologiques propres au sexe contribuent à des différences dans la laxité articulaire ou les mécanismes de contrôle sensorimoteur et peuvent, par conséquent, influencer le risque de blessures spécifiques.
Dans l'ensemble, l'état actuel des connaissances concernant les différences de blessures entre les sexes dans les sports collectifs est largement influencé par des études menées dans des circonstances particulières et avec une méthodologie particulière, souvent avec un seul sexe ou l'autre. Par conséquent, la présente étude a réalisé une méta-analyse afin de comparer les taux de blessures des deux sexes dans les sports collectifs d'élite pour adultes ou jeunes. Pour éviter tout biais systématique dans la mise en commun des données, seules les études présentant des données pour les deux sexes ont été incluses. Les modérateurs potentiels en termes de caractéristiques de la compétition (tournoi ou championnat), de définition des blessures ou de niveau d'âge ont été pris en compte à l'aide d'une analyse avec méta-régression.
Méthodes
Cette étude est une revue systématique avec méta-analyse et méta-régression
Recherche de données et critères de sélection
Des recherches systématiques dans les bases de données PubMed, Web of Science et Google Scholar ont été effectuées jusqu’en février 2021.
Critères d’inclusion
Les études présentant un design de cohorte prospective ont été incluses si elles rapportaient
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Des données sur les blessures et l'exposition
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Des données sur les athlètes féminins et masculins
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Des données sur l'un des sports collectifs olympiques suivants : basket-ball, hockey sur gazon, football, handball, rugby à XV ou à VII, et volley-ball. Ces sports ont été choisis parce qu'ils comportent généralement de nombreux sauts, réceptions, et changements de direction, qui sont considérés comme les principaux responsables des blessures sans contact
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Elles étaient publiées en anglais, en espagnol ou en allemand
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Elles paraissaient dans des revues évaluées par des pairs
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Elles rapportaient des blessures aiguës et/ou de surmenage
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Elles se déroulaient pendant des tournois ou des championnats
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Elles étaient publiées après l'année 1998 (les études antérieures ont été exclues afin d’éviter la question de l’évolution des exigences physiques dans les sports collectifs au cours des 2 dernières décennies, qui pourrait influencer le rapport des taux de blessures entre les sexes)
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Elles effectuaient une observation des joueurs ≥16 ans
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Elles rapportaient des blessures dans une ligue de haut niveau ou universitaire ou dans des tournois majeurs seniors ou jeunes
Critères d’exclusion
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Etudes avec des données insuffisantes
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Absence de données spécifiques au sexe sur les blessures et/ou l’exposition
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Absence des données d’âge chez les joueurs universitaires ou jeunes
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Absence de mention des sports collectifs
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Etudes dont l’analyse était prospective ou basée sur les médias
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Rapports provenant de données centrales en raison du manque d’informations détaillées sur l’échantillon de l’étude
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Etudes portant sur des joueurs non-professionnels, semi-professionnels, militaires ou lycéens âgés de moins de 16 ans
Extraction des données
Les informations suivantes ont été extraites :
taille de l’échantillon, caractéristiques de l’échantillon (âge, nationalité), période de collecte des données, données d’exposition pour les joueurs féminins et masculins, tournoi et/ou championnat, définition de la blessure (blessure entrainant un arrêt, tout type de blessure nécessitant des soins médicaux ou toute plainte physique)
taille de l’échantillon, caractéristiques de l’échantillon (âge, nationalité), période de collecte des données, données d’exposition pour les joueurs féminins et masculins, tournoi et/ou championnat, définition de la blessure (blessure entrainant un arrêt, tout type de blessure nécessitant des soins médicaux ou toute plainte physique)
Les données suivantes sur les blessures ont été extraites :
blessures totales, liées aux matchs, liées à l'entraînement, graves (> 28 jours d’arrêt), à la tête, aux membres supérieurs, au tronc, à la hanche et/ou à l’aine, à la cuisse, au genou, à la cheville, au pied, les entorses, les commotions cérébrales, les entorses à la cheville, les blessures aux ischio-jambiers et les ruptures du LCA et du tendon d'Achille.
blessures totales, liées aux matchs, liées à l'entraînement, graves (> 28 jours d’arrêt), à la tête, aux membres supérieurs, au tronc, à la hanche et/ou à l’aine, à la cuisse, au genou, à la cheville, au pied, les entorses, les commotions cérébrales, les entorses à la cheville, les blessures aux ischio-jambiers et les ruptures du LCA et du tendon d'Achille.
Résultats
Un total de 19 388 références dans 6 sports collectifs a été identifié dans la recherche dans les bases de données. Au final, 20 études ont été incluses pour les analyses quantitatives et qualitatives.
Caractéristiques des études incluses et qualité méthodologique
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Sports concernés
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9 études sur le football
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3 études sur le rugby
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3 études sur le handball
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1 étude sur le hockey sur gazon
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2 études sur le volleyball
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1 étude sur le basketball et le hockey sur gazon
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13 études ont présenté des données en cours de saison (championnat) et 7 études ont présenté des données de tournoi (Jeux Olympiques, Coupe du monde, Championnats d’Europe, Coupe Nationale)
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La majorité des études ont porté sur des athlètes séniors (n = 16 études), 5 études sur des jeunes et 2 études sur des athlètes universitaires
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Toutes les études ont recueilli des sur les blessures aigues et de surmenage
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17 études ont recueilli des données sur un total de 8855 athlètes féminins et 16 317 athlètes masculins (3 études n’avaient aucune information sur la taille de l’échantillon mais ont rapporté les taux de blessures d’une manière cohérente pour les auteurs)
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Le temps d'exposition rapporté pour le match et l'entraînement ensemble était de 391 250 h (exposition au match : 107 915 h) pour les joueuses et de 832 383 h (exposition au match : 191 316 h) pour les joueurs.
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Définition de la blessure : perte de temps (temps d’arrêt) dans 13 études et par une attention médicale dans les 7 études restantes
Le score de qualité des 20 études se situait entre 19 et 28 sur un maximum de 30 points, avec un score moyen de 24,5 ± 2,7 points.
Incidence des blessures, méta-analyse et méta-régression
L’incidence du total (match et entraînement) des blessures variait entre un minimum de 2.4 (femmes) et 3.8 (hommes) pour 1000h au volleyball et un maximum de 40.8 (femmes) et 45 (hommes) pour 1000h au rugby.
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6 études sur le football ont rapporté des taux de blessures entre
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4.6 et 9.9 pour 1000h chez les femmes
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6.4 et 9.5 pour 1000h chez les hommes
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2 études sur le rugby ont rapporté des taux de blessures entre
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20.1 et 40.8 pour 1000h chez les femmes
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17.7 et 45 pour 1000h chez les hommes
Aucune donnée sur l’ensemble des blessures n’était disponible pour les autres sports
Le rapport du taux de blessure (IRR – Injury Rate Ratio) pour les blessures en général était de 0.86, indiquant un taux de blessure plus important chez les hommes
La méta-analyse des sous-groupes a montré que cet effet était statistiquement significatif pour le football et le handball mais pas pour les autres sports
La méta-régression a confirmé que le IRR est partiellement modéré par le type de sport : le basketball et le rugby diffèrent significativement du football dans la distribution des taux de blessures par sexe.
Aucun modérateur significatif du IRR entre les femmes et les hommes n’a été trouvé pour tournoi vs. championnat, le niveau d’âge et la qualité des études
Blessures en match
Les plus faibles incidences pour les deux sexes ont été retrouvées au volleyball et les plus élevées au handball
17 études ont rapporté l’incidence des blessures en match avec une fourchette de :
- 4.2 à 110.5 pour 1000h chez les femmes
- 3.8 à 113.0 pour 1000h chez les hommes
Les plus faibles incidences pour les deux sexes ont été retrouvées au volleyball et les plus élevées au handball
Résultats par sport
7 études sur les joueurs de football
- 13.9 et 91.5 pour 1000h chez les femmes
- 22.1 et 83.4 pour 1000h chez les hommes
3 études sur les joueurs de handball
- 13.0 et 110.5 pour 1000h chez les femmes
- 17.2 et 113.0 pour 1000h chez les hommes
2 études sur les joueurs de rugby
- 17.0 et 55.6 pour 1000h chez les femmes
- 16.9 et 46.4 pour 1000h chez les hommes
2 études sur les joueurs de volleyball
- 4.4 et 12.2 pour 1000h chez les femmes
- 3.8 et 11.7 pour 1000h chez les hommes
2 études sur les joueurs de hockey sur gazon
- 9.6 et 14.5 pour 1000h chez les femmes
- 9.5 et 46.8 pour 1000h chez les hommes
2 études sur les joueurs de basketball
- 55.3 et 100.1 pour 1000h chez les femmes
- 46.8 et 95.5 pour 1000h chez les hommes
Le IRR pour l’ensemble des sports n’a montré aucune différence significative entre les sexes
L’analyse des sous-groupes n’a identifié aucune différence significative entre les sexes dans les taux de blessures en match pour aucun sport collectif
Aucun modérateur significatif n’a été trouvé pour le IRR des blessures en matchs entre les femmes et les hommes dans la méta-régression.
Blessures à l’entraînement
Les taux d'incidence des blessures pendant l'entraînement dans tous les sports collectifs se situaient entre :
- 1.5 et 5.8 pour 1000h chez les femmes
- 1.3 et 5.3 pour 1000h chez les hommes
5 études sur les joueurs de football
- 2.3 et 3.8 pour 1000h chez les femmes
- 1.3 et 4.7 pour 1000h chez les hommes
5 études sur les joueurs de handball
- 2.1 et 4.1 pour 1000h chez les femmes
- 3.2 et 3.4 pour 1000h chez les hommes
Aucune donnée sur l’ensemble des blessures à l’entraînement n'était disponible pour les autres sports.
La méta-analyse a montré un IRR groupé à effet aléatoire de 0.87
Dans l’analyse avec méta-régression, la définition de la blessure était le seul modérateur significatif des différences entre les sexes en termes de blessures à l’entraînement
Blessures graves
8 études ont rapporté des données pour les blessures graves. Le taux d’incidence variait entre :
8 études ont rapporté des données pour les blessures graves. Le taux d’incidence variait entre :
- 0.6 et 3.7 pour 1000h chez les femmes
- 0.7 et 7.2 pour 1000h chez les hommes
Le IRR pour l’ensemble des sports était de 0.96
La plupart des études incluses avec des données sur la sévérité des blessures concernaient les footballeurs et ont montré une incidence moyenne de 0.8 pour 1000h pour les femmes et les hommes (femmes : entre 0.6 et 1.6 ; hommes : entre 0.7 et 2.5)
Aucune analyse de sous-groupes ou méta-régression n’a été effectuée pour les autres sports en raison du faible nombre d’études
Localisation des blessures
9 études ont rapporté l’incidence des blessures à la cuisse et au pied et 10 études ont rapporté l’incidence des blessures à la tête, au membre supérieur, au tronc, à la hanche/aine, au genou et à la cheville
Le IRR pour l’ensemble des sports montre plus de blessures chez les hommes que chez les femmes pour le membre supérieur, la hanche/aine, la cuisse et le pied
La méta-régression a identifié l’âge comme un modérateur significatif pour le IRR à la hanche/aine
Le type de sport étaient un modérateur significatif pour les blessures au membre supérieur, au tronc, à la hanche/aine
Type de blessures et diagnostic
- Le taux de blessures pour les 2 sexes a été rapporté : dans 9 études pour les entorses, 8 études pour les lésions musculaires et tendineuses, 9 études pour les commotions cérébrales, 3 études pour le LCA, 2 études pour les entorses de cheville, 2 études pour les blessures du tendon d’Achille.
- Les blessures aux ischio-jambiers n’ont pas été incluses dans la méta-analyse car elles n’ont été rapportées que dans une seule étude
Le IRR pour l’ensemble des sports indique un taux significativement plus élevé de blessures du LCA chez les athlètes féminines par rapport aux athlètes masculins (IRR = 2.15)
Aucune différence significative entre les sexes n’a été identifiée pour les autres blessures
Dans les analyses avec méta-régression pour les entorses et les commotions cérébrales, aucun modérateur significatif du IRR entre les femmes et les hommes n’a été trouvé
Discussion
Cette méta-analyse a comparé l’incidence des blessures entre les hommes et les femmes dans 6 sports collectifs. Les 20 études incluses avaient une qualité méthodologique moyenne à élevées. Les résultats soulignent la présence de différences spécifiques au sexe qui effets diffèrent en fonction des caractéristiques des blessures.
Blessures en général, en match et à l’entraînement
Toutes les études incluses n’ont pas fourni de données sur les blessures en général, en match et à l’entraînement, ce qui peut avoir contribué aux différents résultats. Les raisons potentielles du taux de blessures global plus élevé chez les joueurs masculins comprennent de multiples facteurs de risque modifiables et non-modifiables. Une explication pourrait être une différence de comportement de prise risque entre les deux sexes. Chez les adolescents, les athlètes féminines ont montré des niveaux plus élevés de risque perçu mais des niveaux plus faibles de risque réel que les athlètes masculins. Une autre explication possible pourrait être des charges différentes ou une performance spécifique au sport différente entre les hommes et les femmes. Par exemple, il a été constaté que les joueurs de football masculins parcourent une plus grande distance à des seuils de vitesse plus élevés que les joueuses féminines pendant un match.
Si l’on s’intéresse aux résultats en fonction de chaque sport, le taux global de blessures plus élevé chez les hommes à été confirmé pour le football et le handball mais pas pour les autres sports collectifs. Cependant, en raison du faible nombre d’études incluses, les données présentées pour les sports autres que le football doivent être considérés avec prudence.
Si l’on s’intéresse aux résultats en fonction de chaque sport, le taux global de blessures plus élevé chez les hommes à été confirmé pour le football et le handball mais pas pour les autres sports collectifs. Cependant, en raison du faible nombre d’études incluses, les données présentées pour les sports autres que le football doivent être considérés avec prudence.
Types de blessures et diagnostics
Le taux significativement plus élevé de blessures du LCA chez les joueuses féminines confirme les conclusions d’études précédentes. Les explications possibles sont des déficits du contrôle neuromusculaire plus importants, un déséquilibre des muscles agonistes, antagonistes et/ou synergiques, des déficits proprioceptifs ou l’état hormonal.
Aucune différence n’a été trouvée entre les sexes en ce qui concerne les taux de commotions cérébrales. Ceci diffère d’autres études et revues qui ont reporté un plus haut risque chez les femmes. Cela peut s’expliquer par les critères de sélection de l’étude et l’inclusion d’athlètes de sports collectifs de haut niveau seulement. Il n’existe pas d’explication plausible aux différences potentielles entre les hommes et les femmes. Cependant, il convient de noter que les intentions de signaler les commotions cérébrales sont plus nombreuses chez les athlètes féminines que chez les athlètes masculins, ce qui pourrait influencer les résultats des études.
L’absence de différence entre les sexes concernant les entorses de chevilles est en accord avec les revues de la littérature de Beynnon et al. et de Delahunt et Remus mais est en contradiction avec la revue systématique et la méta-analyse effectuée par Doherty et al. qui ont montré des taux d’incidence 2 fois plus élevés chez les femmes que chez les hommes. Ces méta-analyses (du présent article et de Doherty et al.) sont toutefois difficiles à comparer en raison des différents critères d’inclusion des études. Doherty et al. ont inclus toutes les études disponibles sur les entorses de cheville, sans se concentrer sur une population sportive spécifique. Dans cette méta-analyse, seules 2 études portant sur les taux d’incidence d’entorses de cheville (au football et au rugby) répondaient aux critères inclusions.
Modérateurs des différences entre les sexes dans les taux de blessures
Le type de sport, la définition de la blessure, l'âge, la compétition (tournoi vs. championnat) et le score de qualité méthodologique ont été considérés comme des modérateurs potentiels des différences de taux de blessures entre les sexes dans cette analyse avec méta-régression. Les résultats montrent que le type de sport d'équipe influence de manière significative le ratio des taux de blessures pour le membre supérieur, le tronc, la hanches/aine et les blessures en général. Par exemple, contrairement aux données regroupées, Cumps et al. ont montré un taux d'incidence global des blessures bien plus élevé chez les joueuses de basket-ball que chez les joueurs. En outre, les différences entre les sexes n'étaient pas présentes dans les études sur les joueurs de rugby, alors que la majorité des autres études portaient sur les joueurs de football et confirmaient le taux de blessures plus élevé chez les athlètes masculins. Bien que certains sports d'équipe aient été clairement sous-représentés dans cette méta-analyse, les résultats indiquent que le sexe ne doit pas être considéré comme un facteur de risque général pour l'ensemble des blessures sportives mais doit être envisagé en interaction avec le type de sport. Néanmoins, d'autres études sont nécessaires dans des sports autres que le football et le rugby afin de renforcer les preuves.
L'âge n'a joué aucun rôle dans les différences entre les sexes pour la plupart des résultats des blessures, à l'exception des blessures de la hanche/aine. Seules deux études sur le rugby portant sur des athlètes de niveau universitaire ont contribué aux différences spécifiques au sexe dans le ratio des taux de blessures de la hanche et à l’aine, de sorte que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ou infirmer ce résultat. Le taux de blessures à l'entraînement a été significativement modéré par la définition de la blessure, avec plus de blessures avec temps d’arrêt chez les hommes et plus de plaintes physiques chez les femmes. Une raison possible peut être trouvée dans les différentes intentions de déclaration. Les joueuses semblent plus motivées que les hommes pour signaler les blessures mineures (sans perte de temps). Une autre explication du nombre de blessures avec temps d’arrêt signalées pourrait être l'influence de l'exposition totale à l'entraînement plus élevée chez les hommes que chez les femmes. Cependant, d'autres études sont nécessaires afin de renforcer ces hypothèses.
Conclusion
Les rapports de taux de blessures (IRRs) de cette méta-analyse fournissent des preuves de différences spécifiques au sexe dans les taux de blessures dans les sports collectifs
- Les joueurs masculins de sports collectifs présentent plus de blessures en général, de blessures aux membres supérieurs, à la hanche/aine, à la cuisse et au pied que les femmes
- Les joueuses de sports collectifs ont plus de blessures au ligament croisé antérieur que les hommes mais ne diffèrent pas significativement des hommes en ce qui concerne les taux de commotions cérébrales, d'entorses de cheville et de blessures au tendon d'Achille
- Le sexe ne semble pas être un facteur de risque général mais doit être considéré en interaction avec le type de sport
- Les sports collectifs autres que le football étaient sous-représentés dans cette méta-analyse, ce qui indique la nécessité de mener d'autres études de surveillance des blessures incluant des athlètes d'élite des deux sexes pour d’autres sports que le football
- De futures recherches devraient également se focaliser sur les différences spécifiques au sexe dans d’autres groupes d’âge, d’autres niveaux de jeu et dans les sports individuels
L'article
Zech A, Hollander K, Junge A, Steib S, Groll A, Heiner J, Nowak F, Pfeiffer D, Rahlf AL. Sex differences in injury rates in team-sport athletes: A systematic review and meta-regression analysis. J Sport Health Sci. 2022 Jan;11(1):104-114. doi: 10.1016/j.jshs.2021.04.003. Epub 2021 May 28. PMID: 34052518.