C’est précisément la question centrale à laquelle le Dr. Dustin Grooms et son équipe s’attellent de trouver une réponse depuis une dizaine d’années. Leurs travaux ont révélé des phénomènes d’adaptation du système nerveux central (SNC) chez les patients s’étant lésés le LCA. Cette découverte a apporté de nouveaux éléments permettant de comprendre pourquoi des déficits neuromusculaires à long terme sont observés malgré des opérations chirurgicales et/ou de la rééducation extensive (1–3). Ces études ont mis en évidence que les changements du SNC affectent particulièrement les régions motrices et sensorielles (4). Ces changements semblent refléter une stratégie physiologique compensatoire dans laquelle le SNC prend le relai des tissus altérés pour essayer de maintenir la proprioception, la stabilité articulaire et la capacité de mouvement (5). Ces phénomènes compensatoires, bien que certainement bénéfiques à court termes car permettant de maintenir un certain niveau fonctionnel, sont conflictuels avec la réhabilitation et augmentent la dépendance à l’égard du SNC sur le long terme (6,7). Cette sur-dépendance est probablement à l’origine de la plupart des rechutes. En effet, celles-ci surviennent principalement lorsque le SNC doit gérer de nombreux autres éléments comme c’est le cas lors de la pratique sportive. La charge de traitements imposée au SNC est alors trop importante pour permettre le maintien de la stabilité articulaire et la blessure devient inévitable (8,9). Le Dr. Grooms recommande d’inclure l’évaluation de la dépendance au SNC aux décisions cliniques (6). En parallèle, l’intégration de composantes neurocognitives aux programmes de réhabilitation permettrait de limiter et de contrôler les phénomènes compensatoires du SNC pour retrouver un niveau fonctionnel propice au retour au sport (6,7,10).
Dans son e-learning, le Dr. Grooms reviendra sur l’importance étiologique et clinique du SNC dans les blessures ligamentaires. Puis il développera et illustrera le potentiel d’inclure des éléments neurophysiologiques et neurocognitifs dans les programmes de prévention et de réhabilitation actuels.