Un lien entre hormones et blessure du LCA encore mal compris
Depuis plusieurs années, les recherches indiquent que les variations hormonales au cours du cycle menstruel pourraient influencer la laxité ligamentaire et, par conséquent, le risque de blessure du LCA. L'idée principale repose sur le fait que les récepteurs hormonaux présents dans les ligaments pourraient modifier leur structure et leur capacité à résister aux contraintes mécaniques.
Toutefois, Shultz et Wideman soulignent que les méthodologies utilisées dans la majorité des études sur ce sujet restent trop imprécises et limitées. Une des principales critiques repose sur l'évaluation du cycle menstruel et du profil hormonal des participantes. Trop souvent, ces études reposent uniquement sur des calculs approximatifs basés sur le calendrier menstruel, sans véritable mesure biologique des niveaux hormonaux. Or, ces variations intra-individuelles peuvent être significatives et ne pas correspondre aux phases théoriques du cycle.
Pourquoi s’intéresser davantage aux adolescentes ?
Les contraceptifs oraux : un facteur oublié ?
CONCLUSION
Cet éditorial met en lumière les lacunes méthodologiques des études sur le lien entre hormones et blessures du LCA. Alors que la prévention des blessures en sport féminin est devenue une priorité, il est urgent d’affiner les modèles d’analyse pour éviter des généralisations hâtives qui pourraient fausser les stratégies de prévention et de prise en charge.
Plutôt que de chercher une corrélation simpliste entre cycle menstruel et risque de blessure, il est temps d’adopter une approche plus complète, intégrant les fluctuations hormonales individuelles, les spécificités de l’adolescence, et l’impact des contraceptifs. Cet éditorial nous rappelle que la recherche en médecine du sport doit évoluer pour mieux répondre aux réalités complexes du corps féminin.