Points clés très importants de l’étude :
Origine neuropathique sous-estimée
- La douleur inguinale chronique est souvent attribuée aux muscles et aux tendons, alors que l'implication neuropathique est une cause fréquente mais sous-diagnostiquée.
- Les nerfs ilioinguinal, iliohypogastrique et génitofémoral sont les plus impliqués dans ces douleurs.
Variabilité anatomique des nerfs
- L’étude met en évidence une grande variabilité individuelle dans le trajet des nerfs inguinaux, expliquant pourquoi certains patients présentent des douleurs chroniques malgré une prise en charge classique.
- Cette variabilité rend essentiel un examen clinique approfondi et, dans certains cas, l’utilisation d’injections diagnostiques pour confirmer l’origine nerveuse de la douleur.
Neurectomie comme option efficace
- Lorsque les traitements conservateurs échouent, la neurectomie partielle ou complète offre une amélioration significative des symptômes avec un taux de réussite pouvant atteindre 90 %.
- La chirurgie doit être envisagée après une évaluation rigoureuse pour sélectionner les patients chez qui une compression nerveuse est avérée.
Impact sur les athlètes
- Les sportifs sont particulièrement concernés, notamment dans les disciplines nécessitant des changements de direction rapides et des efforts explosifs.
- Une mauvaise prise en charge peut entraîner une absence prolongée du terrain, rendant cruciale une identification précoce des douleurs neuropathiques pour éviter des arrêts prolongés.
Intérêt des tests diagnostiques ciblés
- L’échec de la rééducation classique est un signal d’alerte pour envisager une cause neuropathique.
- Les infiltrations anesthésiques permettent de confirmer le diagnostic avant d’envisager une intervention chirurgicale.
Chiffres clés
- 60 % des joueurs de football sont concernés par la douleur inguinale au cours d’une saison.
- 16 schémas différents de trajets nerveux ont été identifiés, expliquant la variabilité des symptômes entre patients.
- Jusqu'à 90 % de taux de réussite après une neurectomie ciblée pour les douleurs neuropathiques résistantes aux traitements.
- 70 % des douleurs neuropathiques sont liées à une compression du nerf ilioinguinal ou iliohypogastrique.
- 60 % des sportifs traités pour une douleur inguinale chronique avaient une origine nerveuse non diagnostiquée initialement.
Une douleur plus fréquente qu’on ne le pense
Dans le football et d’autres disciplines à haute intensité, la douleur inguinale est un motif fréquent de consultation. Une étude récente a montré qu’elle touchait près de 60 % des joueurs au cours d’une saison. La complexité de la région pubienne et l’interconnexion entre les structures musculaires, tendineuses et nerveuses rendent le diagnostic souvent délicat. Lorsqu’une douleur persiste malgré un traitement classique de repos et de rééducation, la piste neuropathique doit être envisagée.
Ces douleurs surviennent généralement dans un contexte de microtraumatismes répétés, avec une pression excessive sur les nerfs passant par le canal inguinal. Contrairement aux douleurs nociceptives classiques, les douleurs neuropathiques se manifestent souvent par des sensations de brûlure, des décharges électriques ou des picotements, exacerbées par certains mouvements ou même par le simple contact avec les vêtements.

Comprendre les mécanismes de la douleur neuropathique
Reconnaître les signes cliniques et affiner le diagnostic
Une prise en charge spécifique et ciblée
Conclusion : mieux reconnaître et mieux traiter
La douleur neuropathique à l’aine est souvent sous-diagnostiquée, ce qui retarde la prise en charge et prolonge l’arrêt du sportif. Pourtant, une approche rigoureuse, combinant une évaluation clinique précise et des stratégies de traitement adaptées, permet d’obtenir d’excellents résultats.
Les kinésithérapeutes et médecins du sport doivent être attentifs aux signes d’alerte qui différencient une douleur nerveuse d’une douleur musculaire classique. L’intégration de tests spécifiques et l’usage des infiltrations diagnostiques doivent devenir des outils standards dans l’évaluation des douleurs chroniques de l’aine.
Enfin, la rééducation doit être pensée en fonction des contraintes spécifiques du sport pratiqué. La gestion des charges, la neurodynamique et la récupération des schémas moteurs optimaux sont autant d’éléments clés qui feront la différence dans le retour au jeu et la prévention des récidives.
L'article
Vuckovic, Z., & Bojovic, N. (2025). Neuropathic groin pain in athletes: Understanding and treating nerve involvement. The Bone & Joint Journal, 107-B(3), 345-357. https://doi.org/10.1302/0301-620X.107B3.BJJ-2025-0345.R1