Douleur inguinale neuropathique chez les athlètes : comprendre et traiter l’implication nerveuse

Mar 30 / Arnaud BRUCHARD - ⏱️ 9 MIN -
La douleur à l’aine est une problématique courante chez les athlètes, particulièrement dans les sports impliquant des changements de direction brusques, des sprints explosifs et des gestes de forte intensité. Trop souvent attribuée à des causes musculaires ou tendineuses, elle peut aussi avoir une origine neuropathique, une réalité encore mal reconnue dans la prise en charge des pathologies du sportif. L’étude de Vuckovic & Bojovic (2025) met en lumière l’implication de plusieurs nerfs dans ces douleurs persistantes, notamment le nerf ilio-inguinal, iliohypogastrique et le rameau génital du nerf génitofémoral. Ces éléments suggèrent que nombre de douleurs chroniques à l’aine pourraient être liées à des compressions ou des irritations nerveuses plutôt qu’à une simple surcharge mécanique.

Points clés très importants de l’étude :

Origine neuropathique sous-estimée

  • La douleur inguinale chronique est souvent attribuée aux muscles et aux tendons, alors que l'implication neuropathique est une cause fréquente mais sous-diagnostiquée.
  • Les nerfs ilioinguinal, iliohypogastrique et génitofémoral sont les plus impliqués dans ces douleurs.

Variabilité anatomique des nerfs

  • L’étude met en évidence une grande variabilité individuelle dans le trajet des nerfs inguinaux, expliquant pourquoi certains patients présentent des douleurs chroniques malgré une prise en charge classique.
  • Cette variabilité rend essentiel un examen clinique approfondi et, dans certains cas, l’utilisation d’injections diagnostiques pour confirmer l’origine nerveuse de la douleur.

Neurectomie comme option efficace

  • Lorsque les traitements conservateurs échouent, la neurectomie partielle ou complète offre une amélioration significative des symptômes avec un taux de réussite pouvant atteindre 90 %.
  • La chirurgie doit être envisagée après une évaluation rigoureuse pour sélectionner les patients chez qui une compression nerveuse est avérée.

Impact sur les athlètes

  • Les sportifs sont particulièrement concernés, notamment dans les disciplines nécessitant des changements de direction rapides et des efforts explosifs.
  • Une mauvaise prise en charge peut entraîner une absence prolongée du terrain, rendant cruciale une identification précoce des douleurs neuropathiques pour éviter des arrêts prolongés.

Intérêt des tests diagnostiques ciblés

  • L’échec de la rééducation classique est un signal d’alerte pour envisager une cause neuropathique.
  • Les infiltrations anesthésiques permettent de confirmer le diagnostic avant d’envisager une intervention chirurgicale.

Chiffres clés 

  • 60 % des joueurs de football sont concernés par la douleur inguinale au cours d’une saison.
  • 16 schémas différents de trajets nerveux ont été identifiés, expliquant la variabilité des symptômes entre patients.
  • Jusqu'à 90 % de taux de réussite après une neurectomie ciblée pour les douleurs neuropathiques résistantes aux traitements.
  • 70 % des douleurs neuropathiques sont liées à une compression du nerf ilioinguinal ou iliohypogastrique.
  • 60 % des sportifs traités pour une douleur inguinale chronique avaient une origine nerveuse non diagnostiquée initialement.

Une douleur plus fréquente qu’on ne le pense

Dans le football et d’autres disciplines à haute intensité, la douleur inguinale est un motif fréquent de consultation. Une étude récente a montré qu’elle touchait près de 60 % des joueurs au cours d’une saison. La complexité de la région pubienne et l’interconnexion entre les structures musculaires, tendineuses et nerveuses rendent le diagnostic souvent délicat. Lorsqu’une douleur persiste malgré un traitement classique de repos et de rééducation, la piste neuropathique doit être envisagée.

Ces douleurs surviennent généralement dans un contexte de microtraumatismes répétés, avec une pression excessive sur les nerfs passant par le canal inguinal. Contrairement aux douleurs nociceptives classiques, les douleurs neuropathiques se manifestent souvent par des sensations de brûlure, des décharges électriques ou des picotements, exacerbées par certains mouvements ou même par le simple contact avec les vêtements.
Ce schéma illustre les différentes causes potentielles de douleur inguinale d’origine neuropathique et musculo-tendineuse, fréquemment rencontrées chez les athlètes. Il met en évidence plusieurs structures anatomiques pouvant être impliquées dans cette pathologie complexe.
Ce schéma illustre les différentes causes potentielles de douleur inguinale d’origine neuropathique et musculo-tendineuse, fréquemment rencontrées chez les athlètes. Il met en évidence plusieurs structures anatomiques pouvant être impliquées dans cette pathologie complexe.

Pourquoi est-ce important ?

Cette illustration souligne l’importance d’une approche diagnostique précise. Un athlète souffrant de douleur inguinale chronique ne doit pas être traité uniquement pour une pathologie musculaire ou tendineuse sans évaluer les structures nerveuses environnantes. Une prise en charge adaptée doit intégrer une analyse approfondie des mécanismes en jeu afin d’optimiser la rééducation et prévenir les récidives.

Bombement de la paroi postérieure

Une faiblesse ou une protrusion de la paroi postérieure de l’abdomen peut exercer une pression sur les nerfs situés dans cette région, entraînant une irritation et une douleur inguinale persistante. Ce phénomène est souvent retrouvé chez les athlètes soumis à des sollicitations répétées du tronc et de la région abdominale.

Adhérences du nerf ilio-inguinal

Le nerf ilio-inguinal, qui chemine à travers la région inguinale, peut développer des adhérences après un traumatisme, une chirurgie ou une surcharge répétée. Ces adhérences limitent sa mobilité et augmentent la sensibilité nerveuse, provoquant des douleurs lancinantes ou des sensations de brûlure.

Compression du nerf ilio-inguinal ou iliohypogastrique

Une irritation ou un piégeage du nerf ilio-inguinal ou iliohypogastrique peut survenir en raison de tensions excessives des tissus environnants. Ces nerfs étant responsables de l’innervation cutanée et motrice de la région inguinale, leur atteinte peut entraîner une douleur irradiant vers le bas-ventre et la cuisse.

Déchirures de l'aponévrose de l'oblique externe

Les microtraumatismes répétés et les changements brusques de direction peuvent provoquer des lésions de l’aponévrose du muscle oblique externe. Ces déchirures compromettent la stabilité mécanique de la région inguinale et peuvent être associées à une douleur exacerbée lors des efforts ou des mouvements brusques.

Enthésopathie à l’insertion du ligament inguinal

L’inflammation ou la dégénérescence des insertions tendineuses du ligament inguinal peuvent être une source majeure de douleur. Cette affection est souvent observée chez les sportifs soumis à des contraintes importantes sur la région pelvienne, notamment ceux pratiquant des sports nécessitant des sprints, des sauts ou des rotations intenses.

Comprendre les mécanismes de la douleur neuropathique

L’implication des nerfs dans les douleurs de l’aine s’explique par la position vulnérable de ces structures. Logés dans des zones de forte contrainte mécanique, ils sont exposés à des compressions répétées, notamment lors des mouvements de flexion de hanche ou d’effort abdominal. La proximité immédiate des muscles abdominaux, des adducteurs et du canal inguinal en fait une région sujette aux conflits tissulaires, particulièrement chez les athlètes soumis à des cycles de forte sollicitation.

Les variations anatomiques ajoutent à cette complexité. Certaines études ont mis en évidence plus de 16 schémas différents de trajets nerveux, ce qui explique pourquoi deux athlètes avec des symptômes similaires peuvent nécessiter des prises en charge distinctes. L’erreur fréquente consiste à aborder ces douleurs uniquement sous l’angle musculo-squelettique, en négligeant l’aspect neurodynamique de la pathologie.


Reconnaître les signes cliniques et affiner le diagnostic

 Différencier une douleur musculaire ou tendineuse d’une douleur neuropathique repose sur une évaluation rigoureuse. Un premier indicateur clé est l’échec des traitements conventionnels. Un athlète qui ne montre aucune amélioration après une rééducation bien conduite doit pousser le praticien à envisager une origine nerveuse.

 L’interrogatoire est déterminant : une douleur décrite comme brûlante, irradiant vers le bas-ventre ou la région pubienne, parfois accompagnée d’une hypersensibilité au toucher ou d’une hypoesthésie, oriente fortement vers une atteinte neuropathique. En pratique, la palpation du canal inguinal avec mise en tension des structures environnantes permet de reproduire la douleur et d’identifier les zones de conflit potentiel. Les tests d’étirement neural, comme la flexion contrariée de hanche associée à une rotation externe, sont souvent positifs.

 L’imagerie, bien qu’indispensable pour éliminer d’autres causes (pubalgie, hernie, pathologie osseuse), est rarement concluante en cas de douleur neuropathique. L’IRM et l’échographie dynamique sont utiles pour identifier un piégeage nerveux, mais le diagnostic repose avant tout sur l’examen clinique et les blocs anesthésiques diagnostiques, qui permettent de confirmer l’implication nerveuse si un soulagement temporaire. 
Ce schéma illustre les différentes zones de douleur inguinale rapportées par des patients dans une étude. Les lignes colorées représentent les variations dans la perception de la douleur, mettant en évidence la diversité des localisations et des irradiations possibles.
Ce schéma illustre les différentes zones de douleur inguinale rapportées par des patients dans une étude. Les lignes colorées représentent les variations dans la perception de la douleur, mettant en évidence la diversité des localisations et des irradiations possibles.
  • Ligne violette : zone principale de douleur rapportée. La ligne violette montre l’étendue de la douleur la plus fréquemment décrite par les patients souffrant de douleurs inguinales. Elle s’étend de la région pubienne jusqu’à la face médiale de la cuisse, et parfois jusque dans la région périnéale. Cette diffusion correspond à une atteinte potentielle des nerfs ilio-inguinal, iliohypogastrique ou génitofémoral.
  • Ligne jaune : extension vers la région abdominale et pubienne. Certains patients signalent une douleur qui s’étend vers la région sus-pubienne et abdominale inférieure. Cela peut indiquer une implication des muscles abdominaux ou des nerfs traversant cette zone, notamment en cas de conflit au niveau du canal inguinal ou d’une atteinte du nerf iliohypogastrique.
  • Ligne bleue : irradiation vers la cuisse et le périnée. La douleur rapportée dans cette zone peut suggérer une atteinte plus étendue des structures nerveuses, notamment du nerf fémoral cutané latéral ou d’un conflit avec les adducteurs. Cette configuration est fréquente chez les sportifs, en particulier ceux qui sollicitent intensément leurs membres inférieurs avec des changements de direction brusques.
  • Ligne verte : implication potentielle du rameau génital du nerf génitofémoral. Cette zone inclut la région médiale de la cuisse et l’aine, ce qui est typique des douleurs neuropathiques liées au rameau génital du nerf génitofémoral. Ce type de douleur peut être exacerbé par certains mouvements comme la flexion de hanche ou l’extension forcée.

Pourquoi est-ce important ?
Ce schéma souligne l’importance d’un diagnostic précis pour différencier une douleur d’origine musculaire ou tendineuse d’une atteinte neuropathique. L’irradiation de la douleur dans des zones spécifiques peut orienter le clinicien vers un conflit nerveux, un piégeage ou une atteinte des structures abdominales et pelviennes. Cela justifie une approche intégrée, combinant une évaluation clinique approfondie et des tests neurodynamiques pour affiner le diagnostic et optimiser la prise en charge des douleurs inguinales persistantes.


Une prise en charge spécifique et ciblée

 Face à une douleur neuropathique, la prise en charge doit s’éloigner des protocoles classiques de réathlétisation basés uniquement sur le renforcement musculaire et l’assouplissement. Une approche intégrée est nécessaire, combinant des techniques de décompression, une optimisation du contrôle moteur et, dans certains cas, des infiltrations ciblées.


 La thérapie manuelle et les exercices de neurodynamique sont essentiels pour restaurer la mobilité du nerf et réduire la sensibilité des structures avoisinantes. L’intégration d’un travail excentrique contrôlé des adducteurs et des abdominaux contribue à stabiliser la région sans provoquer d’irritation supplémentaire. Dans les cas plus avancés, les blocs anesthésiques sont une option pertinente pour interrompre le cercle vicieux douloureux et permettre une rééducation plus efficace.

  Lorsque la douleur persiste malgré plusieurs mois de traitement conservateur, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Les techniques de neurolyse ou de neurectomie sélective donnent d’excellents résultats chez les patients dont l’atteinte nerveuse est bien identifiée. Avec des taux de succès allant jusqu’à 90 %, ces interventions permettent souvent une reprise complète des activités sportives, à condition d’être associées à une rééducation adaptée.
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Hernie et lipome rétropéritonéal

Cette image montre une intervention chirurgicale révélant une hernie indirecte avec un lipome rétropéritonéal. Ce type de lipome peut exercer une pression sur les structures environnantes, contribuant à des douleurs chroniques dans la région inguinale. Il est souvent confondu avec une hernie inguinale, nécessitant une exploration chirurgicale pour poser un diagnostic définitif.
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02

Compression du nerf iliohypogastrique - Côté droit

L’image illustre une compression du nerf iliohypogastrique du côté droit. Ce nerf, issu du plexus lombaire, est fréquemment impliqué dans les douleurs neuropathiques inguinales. Une compression peut résulter d’une inflammation chronique, d’adhérences ou d’une lésion post-chirurgicale. Sa libération chirurgicale est parfois nécessaire pour soulager la douleur.
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Compression du nerf iliohypogastrique - Côté gauche

Similaire à la figure précédente, cette image met en évidence un piégeage du nerf iliohypogastrique, mais cette fois du côté gauche. La compression de ce nerf peut provoquer des douleurs irradiantes vers la région abdominale inférieure et l’aine. L’identification et la libération de ces structures sont essentielles dans la gestion des douleurs neuropathiques chroniques.
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Compression du nerf ilio-inguinal 

Cette image montre une compression du nerf ilio-inguinal, une autre cause fréquente de douleur neuropathique dans la région inguinale. Ce nerf passe à travers le canal inguinal et peut être affecté par des processus inflammatoires, des interventions chirurgicales ou des tensions musculaires excessives. Une libération chirurgicale peut être indiquée en cas de douleur persistante et rebelle aux traitements conservateurs.
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Difficulté d’identification du rameau génital du nerf génito-fémoral 

L’image illustre la dissection et l’isolement du rameau génital du nerf génito-fémoral, une structure particulièrement délicate à identifier. Ce nerf innerve certaines zones de l’aine et peut être impliqué dans des douleurs neuropathiques post-opératoires. Sa petite taille et son trajet variable rendent sa préservation complexe lors d’interventions chirurgicales dans cette région.
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Neurectomie bilatérale et variabilité de ramification nerveuse

Cette image illustre une neurectomie bilatérale réalisée sur un même patient, mettant en évidence une variabilité de la ramification nerveuse entre le côté gauche ("LEVA") et le côté droit ("DESNA"). Cette différence anatomique entre les deux côtés est une réalité clinique importante à considérer lors des interventions chirurgicales, car elle peut influencer le degré de douleur neuropathique et la nécessité d’une approche adaptée pour chaque patient. La triple neurectomie consiste à retirer des portions de nerfs impliqués dans des douleurs chroniques inguinales réfractaires aux traitements conservateurs. L’image montre clairement les fragments nerveux extraits, soulignant l’importance de la précision chirurgicale dans ces procédures pour limiter les douleurs résiduelles et favoriser une récupération optimale.

Applications pratiques pertinentes en kinésithérapie pour la douleur inguinale neuropathique

Intégrer un raisonnement clinique approfondi pour ne pas négliger l’origine neuropathique

  • Un sportif présentant une douleur inguinale persistante sans amélioration malgré un traitement musculaire ou tendineux bien conduit doit amener le kinésithérapeute à explorer la piste neuropathique.
  • Un interrogatoire précis sur les caractéristiques de la douleur (brûlure, picotements, irradiation, hypoesthésie, douleur au contact des vêtements) et un examen clinique rigoureux (tests d’étirement neural, palpation ciblée) sont essentiels.

Utiliser des tests spécifiques pour identifier l’implication nerveuse

  • Tests d’étirement neural : mise en tension des nerfs ilioinguinal et iliohypogastrique par des mouvements de flexion de hanche avec rotation externe et extension lombaire.
  • Test de compression : pression exercée sur le trajet des nerfs dans la région inguinale pour reproduire la douleur.
  • Blocs anesthésiques diagnostiques (en collaboration avec un médecin du sport ou un radiologue) pour confirmer l’origine neuropathique.

Adapter les modalités de traitement en fonction de la présence d’une irritation nerveuse

Thérapie manuelle neurodynamique

  • Mobilisation douce des nerfs impliqués (exercices de glissement neural) pour réduire les adhérences et favoriser la mobilité sans irriter davantage le tissu nerveux.
  • Éviter les techniques de renforcement trop agressives initialement si une compression nerveuse est présente.

Rééducation progressive avec contrôle des charges

  • Prioriser les exercices sans compression excessive sur la région inguinale (ex. :
  • éviter les exercices avec forte pression abdominale et privilégier les progressions graduelles).
  • Introduire des exercices de renforcement des muscles stabilisateurs du bassin (transverse, obliques, fessiers) pour réduire les contraintes sur les nerfs.

Gestion des douleurs neuropathiques

  • Application locale de neurostimulation transcutanée (TENS) pour moduler la douleur.
  • Techniques de desensibilisation progressive (stimulation cutanée douce) pour diminuer l’hypersensibilité nerveuse.
  • Surveillance des facteurs externes : ajustement du port de vêtements serrés, correction posturale et ergonomique.

Éviter les erreurs courantes dans la prise en charge

  • Systématiser le renforcement des adducteurs sans différenciation clinique : Un travail excentrique peut être bénéfique, mais s’il aggrave les symptômes, il faut adapter l’approche.
  • Focaliser uniquement sur le repos et les anti-inflammatoires : Si la douleur est neuropathique, ces traitements sont souvent inefficaces et retardent la récupération.
  • Oublier l’influence des facteurs biomécaniques globaux : Un déficit de contrôle moteur du tronc ou un déséquilibre entre chaînes musculaires peut être un facteur de compression nerveuse.

Optimiser le retour au sport et la prévention des récidives

  • Contrôle progressif de la charge d’entraînement : Reprendre les activités sportives de manière progressive avec un suivi des symptômes.
  • Éducation du patient : Expliquer les mécanismes de la douleur neuropathique et les stratégies d’auto-gestion (exercices d’entretien, posture, hydratation des tissus conjonctifs).
  • Tests fonctionnels avancés avant la reprise : Évaluer la qualité du mouvement dans des exercices spécifiques à la discipline du patient (accélérations, changements de direction, frappes pour un footballeur, etc.).

Conclusion : mieux reconnaître et mieux traiter

La douleur neuropathique à l’aine est souvent sous-diagnostiquée, ce qui retarde la prise en charge et prolonge l’arrêt du sportif. Pourtant, une approche rigoureuse, combinant une évaluation clinique précise et des stratégies de traitement adaptées, permet d’obtenir d’excellents résultats.

Les kinésithérapeutes et médecins du sport doivent être attentifs aux signes d’alerte qui différencient une douleur nerveuse d’une douleur musculaire classique. L’intégration de tests spécifiques et l’usage des infiltrations diagnostiques doivent devenir des outils standards dans l’évaluation des douleurs chroniques de l’aine.

Enfin, la rééducation doit être pensée en fonction des contraintes spécifiques du sport pratiqué. La gestion des charges, la neurodynamique et la récupération des schémas moteurs optimaux sont autant d’éléments clés qui feront la différence dans le retour au jeu et la prévention des récidives.

L'article

Vuckovic, Z., & Bojovic, N. (2025). Neuropathic groin pain in athletes: Understanding and treating nerve involvement. The Bone & Joint Journal, 107-B(3), 345-357. https://doi.org/10.1302/0301-620X.107B3.BJJ-2025-0345.R1