Commentaire éditorial : La Ramp lésion : l'œil ne voit que ce que l'esprit est prêt à comprendre

Kinesport


Comme nous le savons depuis certaines années et grâce aux publications sur le sujet, le taux des Ramp lésions varie de 10 à 30% lors des atteintes du LCA. Il est à noter une augmentation du taux d’atteinte lors des lésions chroniques du LCA et lors des révisions des chirurgies de reconstruction (ACLR)
Rappelons que la Ramp lésion est une déchirure de l’attache ménisco-capsulaire de la corne postérieure du ménisque médial. Lors de la publication d’une infographie, nous avions exposé les différentes classifications qui permettait de comprendre les différents types de stratégies mis en place.
Comme nous l’avions évoqué, l’IRM ne permet pas de mettre en évidence de manière systématique ce type d’atteinte lors de l’exploration du genou du patient en préopératoire. 
En 2014, Sonnery-Cottet el al. dans AJSM avaient démontré l’intérêt d’une exploration supplémentaire postéro-médial lors de l’ACLR (Hidden Lesions of the Posterior Horn of the Medial Meniscus A Systematic Arthroscopic Exploration of the Concealed Portion of the Knee, AJSM, 2014) pour ne pas passer à côté des lésions méniscales dites « cachées ».
En 2018, les mêmes auteurs via le groupe SANTI ont démontré sur un ensemble de 3214 ACLR un taux de 23,9 % de ramp lésions. 
De plus, dans cette même étude, sur les 769 réparations de ramp lésions, les auteurs montrent un taux de ré-opération pour ménisectomie partielle de seulement 7%. Ce taux est significativement moins important que celui de 25% communément répertorié dans la littérature sur le sujet.
Malgré l’ensemble de ces éléments, le débat est toujours important sur l’exploration et les techniques de réparation des ramp lésions. 
Dans un commentaire éditorial récent sur la publication de J Acosta et al . (Examining Techniques for Treatment of Medial Meniscal Ramp Lesions During Anterior Cruciate Ligament Reconstruction: A Systematic Review), Dr Sonnery-Cottet expose les éléments qui l’ont amené à considérer l’exploration systématique du compartiment postéro-médial du genou lors d’une ACLR.
Il explique également l’importance de la technique opératoire pour éviter les risques d’échec, et invite également les chirurgiens orthopédiques à réaliser des explorations systématiques du compartiment postéro-médial.
Dernier point, il insiste sur la nécessité après réparation de ramp lésions du suivi des taux de ré-opération pour ménisectomie partielle à plus de 5 ans, pour analyser de manière objective, la réussite des réparation méniscales.
Toujours dans l’optique de rapprocher les professions entre elles, il nous semble intéressant de vous partager ce commentaire.
Cela s’inscrit une nouvelle fois d’après-nous dans une démarche de qualité dans le cadre de la prise en charge du LCA, et dans le discours que nous pouvons avoir auprès des patients lors de la prise en charge en préopératoire après lésion du LCA. Tout n’est donc pas forcément connu avant le temps de l’arthroscopie. 
Bonne lecture !