Pratique EBP et kinésithérapie: état des lieux

Arnaud BRUCHARD
La pratique fondée sur les preuves (EBP), s’est imposée dans le domaine médical et est reconnu sur le plan international. Il s’agit de transformer un problème clinique en une question structurée qui intégre l’expertise clinique individuelle avec les meilleures preuves cliniques mais aussi l’identification et l'application des préférences du patient. L'utilisation des meilleures données disponibles pour prendre des décisions en matière de soins permet d'optimiser les résultats dans sa pratique. Les questions liées à l’EBP font l'objet d'un débat et d'une discussion de plus en plus nombreux comme le montre l'augmentation du nombre d'articles scientifiques directement liés à la pratique de la physiothérapie : entre 1995 et 2015, les essais contrôlés randomisés (ECR ou RCTs) et les études systématiques (ES ou systematic review SRs) sont passés respectivement de 45,1 % à 59,4 % et de 0 % à 14,6 %. Ensemble, les ECR et les ES représentaient 74 % des publications de recherche en physiothérapie en 2015, contre 45 % deux décennies plus tôt.
Suivre cette abondance de recherche pose un défi pour la plupart des cliniciens. Il n'est pas surprenant que le transfert des résultats de la recherche dans la pratique soit souvent décrit comme lent, aléatoire et imprévisible. Par ailleurs, les quelques habiletés documentaires acquises, souvent de manière personnelle, ne semblent pas permettre la mise en place de la démarche méthodique nécessaire à l’élaboration de cette démarche de recherche, fût-elle une initiation. Quelques pays, mais très peu dans le monde ont organisé des évaluations des pratiques vis-à-vis de ce modèle EBP. Nous avons décidé de mener une recherche des publications par questionnaires auprès des physiothérapeutes sur Pubmed sur la période de 2020 à 2015 afin de découvrir les tendances principales des cinq dernières années. Parmi nos critères d’exclusion figurent les études pathologies-centrées et ceux d’inclusion, figurent les pratiques et contraintes-centrées.

Colombie 

En Colombie, Ramírez-Vélez et al. (2015) ont réalisé une enquête transversale en ligne auprès de 1064 physiothérapeutes. Ils constatent que bien que la plupart des physiothérapeutes aient une opinion positive sur l’EBP, ils considèrent qu'ils doivent améliorer leurs connaissances, leurs compétences et leurs attitudes à l'égard du modèle EBP. 41% des personnes interrogées ont indiqué que le "manque de compétences en matière de recherche" était l'obstacle le plus important à l'utilisation des preuves dans la pratique. Les autres obstacles relevés étaient le "manque de compréhension de l'analyse statistique", "manque de temps" et "compréhension de l'anglais dans lequel les articles sont écrits".

Systematic review et scoping

Mota da Silva et al. (2015) proposent une systematic review. 12 études seulement ont été incluses dans l'examen (échantillon groupé = 6411 participants). Ces études ont été réalisées en Allemagne, Suède, France, Philippines, Australie, USA, Brésil, canada et Hollande. Dans 3 études qui ont analysé les connaissances, environ 21 à 82 % des répondants ont déclaré avoir reçu des informations préalables sur l'EBP. Dans 2 études qui ont fait état de compétences et de comportements, près de la moitié de l'échantillon avait utilisé des bases de données pour soutenir la prise de décision clinique. Dans 6 études qui ont examiné les opinions, la majorité des échantillons ont considéré que l’EBP était nécessaire ou importante. Les obstacles les plus fréquemment signalés étaient le manque de temps, l’incapacité à comprendre les statistiques, manque de soutien, manque de ressources, manque d'intérêt et manque de généralisation des résultats. Bien que la majorité des physiothérapeutes aient une opinion positive de l’EBP, ils considèrent qu'ils doivent améliorer leurs connaissances, leurs compétences et leur comportement vis-à-vis du modèle Ils sont également confrontés à des obstacles qui pourraient entraver la mise en œuvre de l’EBP.
Le manque de temps, l’incapacité à comprendre les statistiques, manque de soutien, manque de ressources, manque d'intérêt et manque de généralisation des résultats
La même année, 2015, Condon et al. publient une scoping review sur la pratique de l’EBP relevé par questionnaires par les physiothérapeutes de 2009 à 2013. Ils constatent qu’il existe peu de preuves démontrant que les physiothérapeutes entreprennent le processus complet d’EBP. Malgré la formulation de questions cliniques et l'acquisition de preuves basées sur la littérature, les motivations pour effectuer des recherches de littérature ou de preuves n'étaient pas clarifiées. Les physiothérapeutes ont déclaré utiliser leurs pairs et d'autres sources fiables de préférence à la littérature, principalement en raison du temps mais aussi de la divergence entre les preuves basées sur la littérature et d'autres preuves qu'ils utilisent et valorisent (connaissances tacites). L'impact positif de l’EBP sur les résultats des patients faisait défaut.

Indes

Perraton et al. (2017) face à ces contraintes relevées expliquent qu’il est essentiel d'aider les physiothérapeutes en Indes à appliquer les résultats de la recherche à la pratique clinique pour garantir la qualité de la pratique. En effet, en se servant de publications antérieures sur l’application du modèle EBP par les physiothérapeutes du pays et de l’harmonie de son enseignement, ils ont constaté des résultats très hétérogènes. Le manque de temps du clinicien, l'accès à la littérature et la compétence en matière d'évaluation critique sont les obstacles qui ont été identifiés. Il a également été question des obstacles à l'enseignement de la pratique fondée sur des données probantes (manque de compétences en matière d'évaluation critique de la part du corps enseignant universitaire et clinique, du manque de preuves de haute qualité dans la littérature pour répondre aux questions cliniques et de la résistance à la modification des méthodes d'enseignement). Face à cela, ils proposent un document qui rend compte des comportements à long terme prévus et réels des étudiants en physiothérapie qui ont suivi un programme de formation intensive à la pratique fondée sur des données probantes dans le cadre d'un programme de cours de troisième cycle. Après avoir suivi un cours intensif de 3 semaines sur les méthodes de recherche quantitative en santé et EBP. À l'issue du cours, les étudiants ont été interrogés sur leur intention d'utiliser des données probantes pour éclairer leur future pratique clinique. L’enquête en ligne a été utilisée pour évaluer les comportements des diplômés en matière d'EBP. Sur un total possible de 202 étudiants, les coordonnées de 193 étudiants ont été obtenues, et 65 étudiants ont répondu à l'enquête (taux de réponse de 34 %). À la fin du cours, 174 étudiants (86 %) ont indiqué qu'ils avaient l'intention d'utiliser la recherche pour guider leurs décisions cliniques au moins une fois par semaine. Lors du suivi, la plupart des diplômés ont déclaré utiliser fréquemment la recherche pour éclairer leur pratique clinique, ce qui est indiqué par une note moyenne de 6,5 (±1,9) dans une fourchette possible de 0 (pas du tout) à 10 (tout le temps). En moyenne, les étudiants ont déclaré passer 2,2 (±2,2) heures par semaine à consulter et à lire des données de recherche. Les obstacles les plus courants à la mise en œuvre des données probantes étaient le manque de temps, l'accès limité aux sources de données probantes et le manque perçu de généralisation des résultats de recherche à des groupes de patients spécifiques. Les auteurs concluent que les diplômés d'un programme de formation intensive à l’EBP ont régulièrement mis en œuvre le modèle dans leur pratique clinique.
Le manque de compétences en matière d'évaluation critique de la part du corps enseignant universitaire et clinique, du manque de preuves de haute qualité dans la littérature pour répondre aux questions cliniques et de la résistance à la modification des méthodes d'enseignement sont des obstacles à l'enseignement de la pratique fondée sur des données probantes

Malaisie

De manière chronologique, c’est au tour de Yahui et al. (2017) d'identifier par questionnaire auprès de 102 physiothérapeuthes de Malaisie, leurs connaissances, attitudes et les obstacles à la mise en œuvre de l’EBP. Les personnes interrogées ont reconnu que l’EBP est nécessaire à la pratique et qu'elle aide à la prise de décision ainsi qu'à l'amélioration des soins aux patients. 81% des personnes interrogées étaient d'accord ou tout à fait d'accord pour dire qu'elles avaient reçu une formation officielle en matière d’EBP. Cependant, 61% des personnes interrogées ont déclaré qu'ils manquaient des preuves solides pour soutenir leurs interventions. 30% des répondants ont déclaré lire <2 articles par mois, avec 57% déclarant lire deux à cinq articles au cours d'un mois typique. Cette étude a également révélé que les contraintes de temps, l'accès limité aux moteurs de recherche et le manque de généralisation des résultats de recherche sont les trois principaux obstacles à la mise en œuvre de l’EBP. Les auteurs concluent que les physiothérapeutes de Malaisie ont une attitude positive à l'égard de l’EBP et sont enclins à mettre en œuvre des preuves dans leur pratique clinique. Ils souhaitent suivre des cours pour améliorer leurs connaissances et leurs compétences en matière d’EBP.

Arabie saoudite

Alshehri et al. (2017) emboîtent le pas pour l’Arabie Saoudite avec 14 questions auprès de 376 physiothérapeutes. Bien que la plupart des physiothérapeutes aient déclaré avoir une attitude positive à l'égard de l'utilisation de la recherche dans la pratique, beaucoup d'entre eux ne connaissaient pas les conditions et la mise en œuvre de l’EBP. La majorité des physiothérapeutes n'avaient pas de formation officielle en matière d’EBP (70,2 %) dans les universités ou dans des centres de formation autorisés. Selon les réponses recueillies, l'obstacle le plus important à la mise en œuvre de l'EBP était l'insuffisance de l'enseignement (43,1 %), suivi par le manque de connaissances et de compétences en matière de recherche (36,4 %). L'étude a révélé qu'il existait une association significative entre l'attitude des physiothérapeutes et leur niveau d'éducation, alors qu'aucune association significative n'a été identifiée sur la base d'autres données démographiques. En outre, il y avait des associations significatives entre la sensibilisation et les connaissances des physiothérapeutes et des données démographiques telles que le niveau d'éducation, le cadre de travail, le titre du poste et la formation antérieure en matière d’EBP. Il existe donc un écart important en termes de compréhension et d'application du modèle EBP chez les physiothérapeutes en Arabie Saoudite.

Equateur

Cobo-Sevilla et al. (2019) ont tenté eux aussi de déterminer si la physiothérapie fondée sur des preuves était appliquée dans les services publics de physiothérapie et de réadaptation physique en Équateur par une étude transversale : "Croyances, attitudes, connaissances et comportements des physiothérapeutes", auprès de 67 physiothérapeutes travaillant dans la fonction publique dans les provinces de Chimborazo, Cotopaxi, Pastaza et Tungurahua. 67 % étaient tout à fait d'accord sur la nécessité de mettre en place l’EBP dans leur environnement clinique ; cependant, 44,78 % ont identifié le modèle comme étant très exigeante en termes de temps. Le manque de temps (95,52 %), le manque de ressources d'information (53,73 %) et l'absence de soutien de la part des collègues (50,75 %) sont les principaux obstacles qui empêchent les physiothérapeutes de pratiquer l’EBP. Les auteurs concluent que les physiothérapeutes ont montré une attitude positive et un intérêt envers l’EBP, bien qu'il y ait une méconnaissance de la manière d'accomplir l’EBP au quotidien, en plus d'un manque de formation spécifique pendant les études préprofessionnelles en relation avec la recherche scientifique.

Népal

Au Népal, les physiothérapeutes ont commencé à pratiquer l’EBP, et Bajracharya et al. (2019) ont relevé le niveau d’adhérence au modèle par un questionnaire d’auto-évaluation auprès de 164 physiothérapeutes travaillant dans différentes cliniques et centres de physiothérapie de districts sélectionnés du Népal. Il a été constaté que les physiothérapeutes avaient une attitude positive à l'égard de la pratique fondée sur des données probantes (95,2 % d'entre eux étant d'accord ou tout à fait d'accord). Il a également été constaté que les physiothérapeutes avaient des connaissances modérées en matière de pratique fondée sur des données probantes. Il a été constaté que les personnes ayant un diplôme de spécialisation avaient deux fois plus de connaissances que les personnes sans spécialisation. Les principaux obstacles à la pratique fondée sur des données probantes ont été le manque de temps d'où la nécessité de formation professionnelle continue qui intègre les pratiques fondées sur des données probantes.

Italie

Castellini et al. (2020), dernière étude en date recensée, copient-collent le fonctionnement pour l’Italie. Nous vous proposons de l’étudier plus en détails. L'objectif était d'examiner la connaissance, l'utilisation, les attitudes et les obstacles perçus de l’EBP. Les objectifs secondaires étaient d'étudier et d’analyser l'écart entre la connaissance perçue et réelle des principes de l’EBP chez les physiothérapeutes. Pour cette étude transversale, les auteurs ont mené une enquête auprès de 2000 membres actifs de l'Association italienne des physiothérapeutes (Associazione Italiana Fisioterapisti (AIFI)). L'âge médian des répondants était de 35 ans, et 52 % étaient des femmes. Environ 60 % des répondants travaillaient dans un cabinet privé et 27 % dans un hôpital. Au total, 1111 personnes ont répondu à la question portant sur la connaissance des principes de l'EBP. La majorité (85 %) ont déclaré connaître le modèle EBP. Les canaux les plus fréquents pour apprendre les principes de l'EBP étaient les conférences/réunions (48%), les cours d'apprentissage à distance et en présentiel (35%) et les cours de formation professionnelle continue avancée (35%). Seuls 23 % des répondants ont déclaré avoir appris les principes de l’EBP au cours de leurs études de premier cycle. En ce qui concerne les sources que les physiothérapeutes consultent pour résoudre les problèmes cliniques, la majorité des répondants ont déclaré que leurs canaux d'information préférés étaient la discussion avec les pairs (80 %) et la recherche documentaire (86 %). 30 % ont déclaré qu'ils se fiaient à leur propre expérience. En outre, 78 % ont déclaré qu'ils se sentaient compétents pour appliquer l’EBP, tandis que 1,2 % ont déclaré qu'ils se sentaient complètement incapables. Plus de la moitié (61 %) se sont déclarés confiants dans leur capacité à évaluer de manière critique la qualité de la conception des études et de l'analyse statistique. Cependant, beaucoup ont déclaré qu'ils ne comprenaient pas la signification des termes "ECR - RCTs" (72 %), " statistical significance’ " (65 %) et "méta-analysis" (52 %), mais peu ont pu expliquer les termes " forest plot’ " (17 %) et " confidence intervals’ " (38 %). En outre, si 82 % ont correctement identifié le meilleur design d'étude pour évaluer une intervention, seuls 20 % ont pu identifier le résultat de l'estimation globale d'une méta-analyse donnée. Une écrasante majorité de répondants (90 %) a reconnu que l’EBP est utile, complète et efficace, ce qui démontre une attitude globalement positive envers son utilisation. Mais si 90 % savent que la littérature scientifique fait partie du modèle, de nombreuses personnes interrogées ne considèrent pas le rôle du souhait des patients (56 %) et de l'expertise clinique (39 %) comme faisant partie du processus. Au cours d'un mois typique, 59 % des personnesinterrogées ont déclaré avoir lu entre un et cinq articles et seulement 9 % ont déclaré ne pas l'avoir fait. En outre, 55 % ont déclaré qu'ils prenaient des décisions cliniques sur la base de leurs lectures scientifiques, 80 % ont exprimé le besoin d'accroître leur utilisation de l’EBP et 69 % ont déclaré que cela serait bénéfique pour leur carrière. En ce qui concerne la question du questionnaire sur les valeurs des patients dans le cadre du modèle EBP, les jeunes physiothérapeutes (âge <29 ans) semblaient plus conscients de la valeur des patients dans le modèle que leurs homologues plus âgés (âge >49 ans). Les physiothérapeutes qui travaillent en cabinets étaient moins susceptibles de déclarer qu'ils comprenaient le modèle que ceux qui travaillent dans un autre cadre. En revanche, les répondants travaillant dans la recherche et dans l'enseignement étaient plus susceptibles de reconnaître la valeur du patient dans le cadre du modèle EBP, et les répondants titulaires d'une maîtrise en sciences étaient deux fois plus susceptibles de la reconnaître que ceux qui n'avaient pas de maîtrise en sciences. La même différence a été observée pour les répondants ayant un diplôme universitaire supérieur. En ce qui concerne les items du questionnaire sur l'expertise clinique dans le cadre du modèle EBP, les hommes interrogés étaient plus susceptibles d'inclure l'expertise dans le modèle EBP. Les répondants travaillant en cabinet semblaient moins susceptibles de comprendre le modèle EBP que les autres répondants. Enfin, le fait de posséder un diplôme universitaire supérieur était associé à une probabilité deux fois plus élevée d'inclure une expertise clinique dans le modèle EBP. Les répondants ont déclaré qu'il existe des obstacles majeurs à l'application de l'EBP : le manque de temps et l'incapacité à évaluer de manière critique la littérature ont été classés comme les deux principaux obstacles.

Dans l'ensemble, les personnes interrogées ont déclaré avoir une attitude positive à l'égard de l’EBP et que leurs connaissances en la matière étaient étendues. La majorité d'entre eux ont toutefois surestimé leurs connaissances et ont fait preuve d'une connaissance superficielle de l’EBP par rapport au modèle original décrit par Sackett et al. L'écart entre la connaissance perçue et la connaissance réelle de l’EBP est pertinent et peut entraîner une pratique inadéquate. Dans l’échantillon de cette étude, il a été constaté que les jeunes répondants connaissaient mieux l'EBP que leurs collègues plus âgés et plus expérimentés. Les conclusions sont partagées par des observations similaires selon lesquelles le niveau de connaissance de l'EBP est influencé par le temps écoulé depuis l'obtention du diplôme scolaire. En général, les diplômés récents sont plus susceptibles de suivre l’EBP que les physiothérapeutes ayant une plus grande expérience clinique.

La connaissance perçue et réelle et l'utilisation de preuves issues de la littérature scientifique diffèrent selon les répondants. Si la majorité se sentait capable de mener une recherche documentaire et d'évaluer de manière critique l'analyse statistique d'un article scientifique, peu d'entre eux ont démontré qu'ils comprenaient les résultats d'une méta-analyse avec un forest plot donné. Néanmoins, les personnes interrogées semblaient avoir une grande confiance dans la littérature scientifique publiée et ont déclaré que leurs décisions cliniques reposaient rarement sur leur seule expérience : l'attitude et la tentative d'introduire les résultats de la littérature scientifique dans le contexte clinique sont en accord avec leur attitude positive envers l’EBP.
Selon les auteurs, l'écart entre les connaissances réelles et la pratique de l’EBP pourrait être une conséquence de la myriade de sources d'information accessibles dans les bases de données scientifiques et les canaux non scientifiques, tels que Docteur Google ou les réseaux sociaux. Les professionnels de la santé, y compris les physiothérapeutes, doivent développer leurs compétences analytiques pour faire face à cette surabondance d'informations dans leur vie professionnelle : il faut choisir avec soins ce qu'il faut lire et ce qu'il ne faut pas lire, tant sur le plan de la qualité que de la quantité. En effet, les trois quarts des répondants ont perçu des obstacles qui limitent leur capacité à évaluer de manière critique la littérature.

Systematic review

Dans le prolongement des publications précédentes, Zadro et al. (2019) ont proposé une revue systématique afin de vérifier si les kinésithérapeutes suivent les lignes directrices fondées sur des données probantes dans la gestion des affections musculo-squelettiques par le biais d'enquêtes auprès de physiothérapeutes, d'audits de notes cliniques et d'autres méthodes. À travers 94 études recueillies jusqu’en avril 2018, ils ont constaté que le pourcentage médian de physiothérapeutes ayant choisi les traitements recommandés était de 54 % et le pourcentage médian de patients ayant reçu les traitements recommandés par la physiothérapie était de 63 %. Pour les traitements non recommandés, ces pourcentages étaient de 43 % et de 27 %. Pour les traitements non recommandés, ces pourcentages étaient de 81 % et 45 %. Ainsi, les auteurs concluent que de nombreux kinésithérapeutes ne semblent pas suivre des lignes directrices fondées sur des données probantes dans la gestion des affections musculo-squelettiques. 
Par l’analyse des différentes publications sur le sujet, il est aisé de constater les points de convergence sur à la fois l’attitude envers le modèle EBP, son applicabilité et ses contraintes relatives. Regardons maintenant des publications centrées sur les contraintes relatées.

Quels besoins d’informations et par quelles sources ?

La recherche bibliographique pertinente et de qualité en rapport à la question posée, l’évaluation de la fiabilité et de l’applicabilité des conclusions extraites des articles retenus, investiguer et s’assurer de la qualité des articles consultés sont autant d’étapes relevant d’une méthodologie importante dans le processus de l’EBP.
 Doherty et al. (2020) ont souhaité apporter de nouvelles informations sur les ressources d'information numériques préférées des physiothérapeutes pour répondre à ces besoins. Leur étude visait à évaluer la fréquence à laquelle les physiothérapeutes éprouvent des besoins d'information, la capacité des ressources d'informations numériques à répondre à ces besoins et les types spécifiques de ressources qu'ils utilisent pour ce faire. Un total de 38 participants (tous des physiothérapeutes en exercice ; 19 femmes, 19 hommes) ont été assignés de manière aléatoire à trois questionnaires à choix multiples (QCM) de 20 questions dans trois conditions dans le cadre d'une étude croisée randomisée. L'équipe Irlandaise a pu ainsi constater que les participants ont éprouvé un besoin d'information dans 55,59 % des QCM posés lors de l’étude (conditions assistées seulement) et ont montré une amélioration moyenne de 10 % et 16 % des résultats globaux de l'examen pour les conditions de recherche fédérée et de navigateur web, respectivement, par rapport à la condition non assistée. Dans le cas du navigateur web, Google a été la ressource la plus populaire et le seul moteur de recherche utilisé, avec 1273 (64 %) des résultats, suivi de PubMed (195 résultats ; 10 % du total). Dans le cas de la recherche fédérée, Wikipédia et PubMed ont été les ressources les plus populaires avec respectivement 1518 (46 % du total) et 1273 (39 % du total) occurrences. En accord avec les résultats de précédentes études de recherche parmi les médecins, les résultats de cette étude démontrent que les physiothérapeutes éprouvent fréquemment des besoins d'informations complémentaires. Cette étude permet de mieux comprendre sur quelles ressources d'information numériques les physiothérapeutes vont pour répondre à leurs besoins. Les auteurs ont observé une préférence principalement pour les moteurs de recherche et les contenus communautaires non autorisés à tous les stades de recherche d'informations. Le fait que Google, PubMed et Wikipédia aient été les ressources les plus populaires parmi une cohorte de physiothérapeutes est en accord avec un petit nombre de recherches antérieures dans d'autres groupes de professionnels de la santé. Cependant, le fait que Google en particulier soit fortement utilisé à la fois comme un répertoire d'autres ressources et comme une ressource elle-même est potentiellement problématique, en raison de sa propension à afficher les résultats dans une "bulle de filtrage". L'impact de ce phénomène dans le contexte de la prestation de soins de santé n'a pas encore été formellement évalué, mais les recherches disponibles suggèrent que l'utilisation de Google ne permet pas toujours d'obtenir des informations valides et fiables en matière de santé.

Les médias sociaux créé des « célébrités » qui pourraient influencer désormais la pratique plus que les preuves publiées

Les médias sociaux ont créé des canaux de communication entre les professionnels et les « influenceurs », les professionnels entre eux et bien entendu entre les professionnels et le grand public. Le matériel publié, parce qu'il est immédiat et accessible, permet aux destinataires d'être à tout moment au courant de toutes les innovations et de tous les développements. L’immédiateté et L’accessibilité sont échangées contre les attributs négatifs de l'incapacité à faire des recoupements avec la littérature précédente, à vérifier les données sources, à vérifier les références des auteurs et à revoir la méthodologie. 
Ces « posts » sont susceptibles de donner lieu à une désinformation généralisée. Ce qui est rediffusé et ce qui "devient viral" dépend beaucoup des paillettes plutôt que de l'importance pour le résultat des pratiques et donc du patient. Les médias sociaux, qui font partie du Web 2.0, comprennent les blogs, les wikis, les podcasts et les plateformes de réseautage social telles que Twitter, LinkedIn, YouTube et Facebook, pour n'en citer que quelques-unes. Thompson et al ont rapporté dès 2008 que 45 % des stagiaires en médecine, 64 % des étudiants en médecine et 13 % des résidents en médecine avaient un compte Facebook. Aujourd’hui on imagine approcher de 100% dans l’ensemble des corps médicaux. Dans la relation interprofessionnelle, encore plus que l’étude précédente, le filtrage est encore plus présent, et les discours très orientés. Sous prétexte de vouloir informer les lecteurs, l’« influenceur » transmet un abstract parfois même moins, avec une traduction de mauvais niveau voir une vulgarisation déformante. Citer des mots clés tels que « BPS », « algorithmes », « EBP », « arbre décisionnel » fait gagner des points de confiance, un lectorat plus récurrent, sans toutefois proposer une réelle ressource fiable. Parfois même, l’objectif de la publication scientifique est détournée au profit de l’« influenceur » qui éloigne le lecteur de toute raisonnement et de sciences. Le destinataire n'étant pas conscient de son acceptation naïve de ce qui est clairement une version contrôlée de "la vérité". Ors, rappelons- le, la prise de décision en matière de soins de santé devrait être basée sur une synthèse actualisée de données de recherche de haute qualité. Au cours de la dernière décennie, plusieurs politiques spécifiques, études de recherche originales et commentaires ont été publiés sur l'utilisation responsable des médias sociaux par les professionnels de la santé. Un certain nombre de publications apparaissent aujourd’hui pour proposer des solutions de communication sur les médias sociaux permettant une meilleure transmission d’information sans distorsion. Parallèlement il est rappelé à chacun de bien cibler ses sources d’information avec vigilance. La Fondation ABIM a proposé aux médecins 10 engagements dans une charte "Le professionnalisme médical dans le nouveau millénaire", certainement devrions-nous y réfléchir en kinésithérapie en France. Il apparait évident qu’il faille renforcer l’élaboration de lignes directrices et des politiques à l'intention des professionnels de la santé concernant l'utilisation appropriée des médias sociaux.
En 2017, Cameron et al. (Cameron est l’ancien président de la Fédération internationale pour la médecine d'urgence au Canada) s’interrogent de savoir si nous avons abandonné la médecine factuelle et l'examen par les pairs et créé des célébrités des médias sociaux qui influencent désormais notre pratique ou bien si cela est finalement une progression naturelle qui complète les formes traditionnelles de partage de l'information, montrant ainsi la nature progressive de la
spécialité médicale. Il fait savoir que selon lui les médias sociaux nous présentent le dangereux potentiel du style sur le contenu. Il estime que la réalité et les preuves soient moins importantes que la notoriété et la « célébrité » sur les réseaux. Il écrit même que terme historique et péjoratif de " eminence-based medicine" a été remplacé par celui de "médecine des célébrités", et que le terme "preuve" en est désormais relatif.

Le manque de temps est-il réellement un obstacle ?

Amorim et al. (2020) ont exploré le concept de manque de temps comme obstacle à l'adoption des Guidelines cliniques par les physiothérapeutes à différents stades de changement, et proposent un modèle de gestion du temps pour cela. Leur étude a montré que finalement, le "manque de temps" est un euphémisme pour désigner des obstacles très différents, qui correspondent à différents stades de préparation à l'intégration des meilleures données actuelles dans la pratique de la physiothérapie. En comprenant ce que l'on entend par "manque de temps", cela peut indiquer le soutien spécifique dont les physiothérapeutes ont besoin à différents stades de la modification de ces comportements. 
  • Pour les personnes qui ne sont pas prêtes à modifier leurs comportements en matière de pratique clinique, les déclarations relatives au "manque de temps" peuvent être liées à la faible priorité accordée à la prise en compte des données probantes, ou au manque de sensibilisation à la nécessité de changer, ou encore à l'absence d'incitations à apporter des changements. 
  • Pour les personnes qui envisagent de modifier leurs comportements de mise en œuvre des données, les déclarations relatives au "manque de temps" peuvent être liées à un manque perçu de compétences et/ou de connaissances, à des préoccupations quant à la manière d'entamer un processus de changement dans leur contexte local, ou à un manque perçu de soutien de la part des collègues ou de la direction. 
  • Pour les personnes qui adoptent un changement de comportement, le "manque de temps" peut être lié à des priorités concurrentes d'apprentissage et d'action ou au fait de faire suffisamment d'incursions dans la charge de travail actuelle pour établir et maintenir les pratiques modifiées.

    Il est essentiel d'adopter et de mettre en œuvre des pratiques fondées sur des données probantes pour améliorer la pratique professionnelle et maintenir les normes. En comprenant ce que l'on entend par "manque de temps", cela peut indiquer le soutien spécifique requis par les professionnels à différents stades de la modification de leurs comportements

La langue est-elle un réel obstacle ?

La langue est un obstacle à la mise en pratique des résultats de la recherche. Alors que la majorité de la population mondiale parle d'autres langues que l'anglais, l'anglais est devenu la langue dominante de publication pour la recherche dans le domaine des soins de santé. 
Melman et al. (2020) ont quantifié pour y répondre, l'utilisation du site web de la base de données des preuves en physiothérapie (PEDro - Physiotherapy Evidence Database - www.pedro.org.au) et des vidéos de formation par langue, y compris l'utilisation de la traduction en ligne, et de calculer l'utilisation relative des différentes sections du site web. Ils ont suivi l'utilisation du site web PEDro de juillet 2017 à juin 2018. Les pages vues et les vidéos ont été classées par langue et, pour les pages vues, par section du site web. 2 828 422 pages ont été incluses dans les analyses. Les sections en langue anglaise ont enregistré le plus grand nombre de pages vues (58,61%), suivies par les sections en portugais (15,57%) et en espagnol (12,02%). La langue française selon les items n’apparait jamais dans les trois premières langues utilisées. Les utilisateurs ont utilisé des outils de traduction en ligne pour traduire le contenu sélectionné du site web PEDro dans 41 langues. Les vidéos de formation PEDro ont été visionnées 78 150 fois. Les trois langues les plus regardées étaient l'anglais (58,80 %), le portugais (19,83 %) et l'espagnol (6,13 %). Il y avait une forte similitude dans la façon dont les langues ont été classées en termes de prévalence de l'utilisation des pages web traduites (c'est-à-dire l'ordre des langues) et l'utilisation des vidéos de formation PEDro (c'est-à-dire aussi l'ordre des langues). Selon les auteurs, il y a eu une utilisation substantielle de certaines des versions traduites des ressources offertes par PEDro. Des efforts sont à envisager pour faciliter l'utilisation et traduire les ressources dans des langues autres que l'anglais afin de réduire la barrière de la langue dans l'utilisation de la recherche pour guider la pratique.

Pour quelles raisons un kiné accède à un article PEDro ?

La langue est un obstacle à la mise en pratique des résultats de la recherche. Alors que la majorité de la population mondiale parle d'autres langues que l'anglais, l'anglais est devenu la langue dominante de publication pour la recherche dans le domaine des soins de santé. 
Yamato et al. (2017) ont quantifié la relation entre le nombre de fois que des articles sont consultés sur la base de données des preuves en physiothérapie (PEDro) et les caractéristiques des articles. Leur objectif secondaire était d'examiner la relation entre les accès et le nombre de citations d'articles. Ils ont identifié sept facteurs qui ont permis de prédire le nombre d'accès. Un plus grand nombre d'accès a été noté pour les facteurs liés à l'algorithme utilisé pour présenter les résultats de recherche PEDro (recherche de synthèse (c.-à-d., directives et revues), articles récents, revues Cochrane, et score PEDro plus élevé) plus la publication en anglais et la promotion auprès des utilisateurs de PEDro. Les sous-disciplines musculo- squelettiques, la neurologie, l'orthopédie, les sports et la pédiatrie ont été associées à un plus grand nombre d'accès. Les auteurs ont également constaté qu'il n'y avait pas d'association entre le nombre d'accès et les citations. Ainsi, le nombre de fois qu'un article est consulté sur PEDro est en partie prédit par la qualité et la concentration des données qu'il contient

Conclusion

Kinesport, depuis des années se structurent à la modélisation et la modernisation d’un programme pédagogique, que l’on dénomme la pratique factuelle intégrée dans le sport. Elle prend en compte l’ensemble des constats précités et continue à se structurer pour s’adapter aux pratiques de demain. Il ne s’agit plus uniquement d’envisager le raisonnement clinique du point de vue physiopathologique mais bien d’intégrer plus amplement le raisonnement probabiliste. Comme l’a écrit Zakya Merzouk, Il s’agit de développer une culture du doute et du raisonnement fondés sur les preuves en analysant le rapport bénéfice/risque et non plus essentiellement les mécanismes du dysfonctionnement du corps. L’ensemble des publications relevées dans cet article nous amènent à retenir les points suivants :
  •  L’enjeu et les contraintes de l’application du modèle EBP sont aujourd’hui mesurés et il est nécessaire pour chacun d’entre nous de continuer à modifier nos comportements autant dans l’enseignement que dans l’investissement à son application.
  • La recherche peut contribuer à accroître la diffusion des connaissances et l'adoption de l’EBP mais aussi la formation à la lecture critique et les outils qui y sont liés.
  • Développer des compétences pour organiser, analyser, interpréter, évaluer, justifier et défendre. Toutes ces qualités ont été déclarées essentielles dans le développement d'un environnement favorable à l’EBP.
  • Il est aussi indispensable de passer de la "recherche" à "l'utilisation de la recherche" pour éclairer les décisions cliniques en trouvant les meilleures preuves de recherche.
  • Il importe de créer des conditions propices afin de les traiter comme « des hypothèses de travail et non comme des programmes à exécuter de manière rigide ».
  • Enfin le volume de la littérature publiée signifie qu'il est impossible pour un individu de filtrer et d'évaluer tout ce qui est pertinent ce qui nous impose à réfléchir à un mode de transmission et de communication accessible et fiable des données par de nouveaux apprentissages pédagogiques et documentaires en sciences et de nouveaux formats de communication excluant toute distorsion.

Proposer un état des lieux :

Etant donné que la France ne semble pas avoir encore réalisé d’états des lieux de la pratique EBP auprès des kinésithérapeutes, nous vous proposons de le réaliser ensemble. Dans l’objectif de dresser un questionnaire pertinent, notre modeste revue de littérature évoquée ci-dessus nous a permis de mettre en évidence que les différents auteurs ont utilisés une variété de questionnaires importante : aucun ne semble faire consensus. Ces derniers étaient soit issus de publications précédentes soit des « créations » inspirées de précédentes publications. Vous retrouverez nos articles inclus et ces éléments dans la bibliographie et le tableau dressé ci-dessous. Ainsi, le choix de l’utilisation d’un questionnaire plutôt qu’un autre ne nous a pas semblé évident.
Fernandez-Dominguez et collaborateurs ont réalisé une revue systématique publiée en 2014 dont l’objectif était de compiler et d'analyser les caractéristiques, en particulier la validité et la fiabilité, de tous les outils internationaux existants qui ont été utilisés pour mesurer l’EBP en physiothérapie. Parmi les 9883 articles analysés, les auteurs espagnols en ont inclus 24, aucun réalisé en France. Initialement, Fernandez-Dominguez et son équipe avaient l'intention d'analyser séparément les instruments conçus pour mesurer si la pratique de la physiothérapie est fondée sur des données probantes d'une part, et d'autre part les instruments conçus pour mesurer les obstacles et/ou les facteurs facilitant la pratique de l’EBP. Néanmoins, cela s'est avéré impossible : très peu d'instruments mesurent spécifiquement les facteurs qui font obstacle et/ou facilitent la pratique de l’EBP. La plupart des instruments examinés visent à évaluer à la fois l'utilisation et les différents types de déterminants concernant le degré d'utilisation de l’EBP. Ces déterminants sont explicitement décrits comme des obstacles et des facilitateurs de la pratique de l’EBP dans certains instruments, mais pas dans d'autres. C’est pourquoi les auteurs ont inclus dans leur analyse les instruments qui mesurent l’un ou l’autre de ces aspects en les spécifiant lorsque cela était possible. Les auteurs espagnols ont ainsi pu dresser un tableau descriptif des caractéristiques générales les plus importantes des questionnaires sélectionnés et réaliser une analyse de la qualité de ces instruments (processus de développement, validité, reproductibilité, etc). De leur analyse ressort que tous les instruments présentés sont déficients concernant la rigueur de leur élaboration. Il existe un manque d'instruments de mesure bien développés, facilement disponibles et complets pouvant servir de ressource pour identifier l'utilisation de l’EBP ou les obstacles et/ou les facilitateurs de la mise en œuvre de l’EBP dans le domaine de la physiothérapie. En effet, la plupart de ces questionnaires sont des adaptations d'autres qui ont été créés pour être utilisés dans d'autres disciplines, sur la base d'un processus de définition théorique du concept à mesurer obtenu par consensus, par exemple, d'un groupe d'experts. Ce fait a conduit à ce que les erreurs commises ou les lacunes existantes dans le processus de construction et/ou de validation de l'outil original soient héritées dans les nouveaux instruments générés et, dans de nombreux cas, aucune mesure n'est établie pour permettre leur rectification.
Parmi les instruments analysés, il semble que l’Evidence-Based Practice Profile Questionnaire développé par McEvoy et collaborateurs de l’Université de l’Australie du Sud en 2010 figure parmi les plus pertinents. C’est pourquoi nous l’avons sélectionné pour baser le questionnaire que l’on vous propose. Ce dernier (comme les autres instruments rapportés) n’a pas été traduit et validé en français. La traduction d’un instrument de mesure nécessite une méthodologie spécifique pour valider la qualité de la traduction ainsi que l’adaptation culturelle de cette dernière (Beaton & al. 2000 ; Guillemin & al. 1993 ; The World Health Organisation, 2020). Nous reconnaissons n’avoir pu suivre complètement ces dernières, ce qui limitera les conclusions de nos interprétations. Notre objectif à travers ce questionnaire est plutôt de réaliser un état des lieux qu’une publication dans un journal scientifique. Par ailleurs, de par les limites évoquées ci-dessous, nous encourageons davantage des auteurs à construire rigoureusement un instrument de mesure de la pratique de l’EBP en français plutôt que de valider des traductions d’instruments existants.

Notre questionnaire est disponible sur le lien suivant. Pour ceux qui souhaitent participer, nous vous demandons de répondre avec la plus grande transparence.

Participez au questionnaire de votre pratique EBP

Notre questionnaire est disponible ci-dessous. Pour ceux qui souhaitent participer, nous vous demandons de répondre avec la plus grande transparence.
Si vous ne visualisez pas ci-dessous le questionnaire, merci de cliquer sur le lien suivant : https://fr.surveymonkey.com/r/EBPKINESPORT

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